Après avoir fait de la Cochinchine une colonie, les français ont construit de nombreux ouvrages sur l’hygiène, l’égout, le marécage, la route, le canal, etc. Bien que la situation hygiénique se soit nettement améliorée, mais l’épidémie n’a pas cessé de faire rage.
Une séance de vaccination en Cochinchine dans les années 1890.
Le docteur J.C. Baurac a vécu en Cochinchine pendant 8 ans en tant que responsable de l’organisation de la vaccination dans les provinces du Sud-Est du Vietnam. Il a la possibilité d’aller dans les zones difficiles pour effectuer des étapes de la vaccination. Baurac a eu un esprit scientifique d’un européen (il était ancien médécin épidémiologiste), il a presque tout pris des notes sur la Cochinchine à cette époque.
Ses notes pendant cette période ont été publiées dans ses deux livres (La Cochinchine et ses habitants Provinces de l’Ouest, 1894), et (La Cochinchine et ses habitants Provinces de l'Est, 1899), dont il y a des informations concernant les progrès de la vaccination- une question très importante en Cochinchine dans les années 1890.
Le bateau à vapeur Vaïco servit à la vaccination dans la région du Sud-Est.
De nombreuses épidémies sévissaient partout en Cochinchine
En Cochinchine à cette époque-là, le paludisme était particulièrement dangereux pour les Français, tandis que le choléra, la dysenterie et la variole qui étaient des maladies connues, provoquaient la mort de la population indigène.
Les conséquences de la variole en Cochinchine étaient clairement visibles à travers le rapport de 1880 du docteur Vantalon, écrit dans le livre La Cochinchine et ses habitants Provinces de l'Est: “La variole a causé la destruction terrible au peuple d’Annam. Cette maladie s’est propagée dans toute la région. La contamination est augmentée par la combinaison des conditions favorables entre des coutumes modestes (selon la population indigène, la variole attribuée à l’impact du «fantôme de la variole) et la méconnaissance du peuple autochtone sur l’hygiène. Ainsi, lors de la durée de l’épidémie, le taux de mortalité a atteint des niveaux terrifiants. Si on croit les mandarins de différentes provinces qui répondent à cette question, alors, le taux de mortalité dépassera les 50%”.
Les chefs des agences sanitaires de la Cochinchine et le gouvernement colonial agissent par des campagnes de vaccination contre la variole. Concrètement, du 8 septembre 1879 au 5 février 1881, le docteur Vantalon a vacciné 59.774 enfants pour prévenir cette maladie. En 1881-1890, le nombre moyen de personnes vaccinées chaque année était d’environ 60.000, ce nombre en 1894 était de 120.000.
Vaccination au grand marché de Chơ Lơn, en 1890. (photo dans la collection de Terry Bennett)
Alors, la Cochinchine a réalisé périodiquement la vaccination de tous les 6 mois pour prévenir l’épidémie. Pour le soin médical, le gouvernement colonial d’alors a fourni aux médecins des véhicules pour le transport des vaccins et les deux bateaux à vapeur Vaïco et Bassac pour servir leur circulation. Le Vaïco a servi la vaccination dans les provinces du Sud-Est et le Bassac a servi la vaccination dans les provinces de l’Ouest.
Dans les années 1890, les séances de vaccination en Cochinchine ont été effectuées tous les six mois dans les centres de population et de principaux marchés des provinces. La vaccination était décrite en détail par Baurac dans son livre: «une fois, je viens au village, j’ai demandé aux dignitaires d’amener tous les enfants dans les environs pour se faire vacciner. Le gouvernement local a immédiatement pris des mesures, et 300 enfants ont été amenés par leurs parents à la maison communale. Sur mon insistance, le deuxième appel a amené 100 autres enfants à se faire vaccinner,..» (suite).