Au début du XXe siècle, les premiers artefacts de la culture d’Oc Eo ont été découverts dans le champ d’Oc Eo, Ba The, à la commune de Vong The, district de Thoai Son, province d’An Giang. Grâce à la richesse des types d’artefacts, l’originalité des matériaux et la beauté brillante de l’art de fabrication des artefacts, alors, à cette époque, les artefacts de la culture d’Oc Eo ont attiré l’attention de plusieurs chercheurs français comme G.Coedès, L.Malleret, H.Parmentier… Néanmoins, l’étude sur cette culture est réellement commencée par les fouilles archéologiques de L. Malleret au site d’Oc Eo en 1944 et les années suivantes. Il a publié les résultats de ses découvertes et recherches dans l’ensemble de livres intitulés “L’archéologie dans le Delta du Mékong”, publiés successivement en 1959-1964. Cet oeuvre est considérée comme une réalisation archéologique majeure sur la culture d’Oc Eo jusqu’en 1975.
Selon L. Malleret, cette culture répartit essentiellement dans les terres basses de l’Ouest de la rivièr Hau, y compris des zones écologiques différentes de la province An Giang (Oc Eo- Ba The), Kien Giang (Da Noi, Nen Chua, Tan Long), Dong Thap (Dong Thap Muoi), le bord de la mer Tay Nam (U Minh, Nam Can) à la forêt littorale (Can Gio, Giong Am, etc) et à la mer de l’Est (de la rivière d’Argent et Ca Mau), et une partie du Cambodge. L’envergure des vestiges de cette culture est assez grande, parmi ces vestiges, il y a deux bourgs Tram Pho et Oc Eo. Louis Malleret a pensé que le champ d’Oc Eo est une ville ancienne et nommé la ville Oc Eo ou le port Oc Eo avec une superficie de 450 ha, et un port nommé Ta Keo qui se situe à 15 km d’Oc Eo vers le Sud-Est. Ce terrain a des images d’un grand urbain et des traces d’un centre religieux et culturel avec 3 ensembles architecturaux: Linh Son Tu, le Nord-Est de la montagne Ba The et Giong Cat, Giong Xoai. La société d’Oc Eo se développait avec de nombreux métiers artisanaux comme la poterie, la métallurgie du bronze, du fer et de l’étain, l’orfèvrerie. En particulier, à cet époque, l’agriculture et le commerce se développaient avec plusieurs preuves telles que d’anciens travaux d’irrigations, des canaux, des produits artisanaux, des pièces de monnaies en or et en argent, des bijoux, des perles de pierres précieuses, des sceaux en pierre précieuses et en verre, des outils en cuivre et en pierre; des produits importés. Cette culture a également laissé de nombreux monuments architecturaux différents tels que des traces de pilotis, des monuments grandioses montrant un niveau élevé de la technique de construction. À propos de l’art de la sculpture, on trouve deux groupes de statues: hindoues et bouddhistes. En outre, les chercheurs ont également trouvé des inscriptions sur des sceaux, bagues et stèles en pierre. Ce sont les textes en sanskrit (Brami), une écriture datant du Ve siècle de l’ancien Inde. Selon L. Malleret, cette culture est la produit d’un ancien pays qui existait du IIe au VIe siècle en Asie du Sud-Est, est répété plusieurs fois dans l’histoire chinoise, c’est le royaume Funan.
Bague en or, gravé avec l’ériture sanscrit, caractéristique de la culture d’Oc Eo (Musée National d’Histoire du Vietnam)
Statue du Dieu Vishnu, pierre, aux 7e- 9e siècles, la culture d’Oc Eo (Musée National d’Histoire du Vietnam).
Depuis 1975, l’étude sur la culture d’Oc Eo et les anciennes cultures dans le delta du Mékong est une tâche majeure de l’archéologie vietnamienne. De nouvelles découvertes ont fait augmenter le nombre de reliques et de vestiges. La culture d’Oc Eo est devenue de plus en plus évidence, surtout sa nature et sa tradition de développement au cours des 10 premiers siècles avant JC et dans l’espace de la rivière Hau, de la rivière Tien jusqu’à la rivière Vam Co, province de Dong Nai. Les habitants d’Oc Eo résidaient dans les différentes sous-zones écologiques, avec de différentes particularités de la mode de vie, celles qui sont exprimées à travers des reliques et vestiges archéologiques. Ce sont les sous-zones: le quadrilatère de Long Xuyen, Dong Thap Muoi, la zone côtière sud-ouest (région de Bac Lieu- Ca Mau), en aval de la rivière Tien, le Sud-est et les forêts de mangrove du Sud-est. Les fouilles importantes ont été effectuées aux sites de Nen Chua (province de Kien Giang), d’Oc Eo (province d’An Giang), de Go Thap (province de Dong Thap), de Da Noi (province d’An Giang), de Cay Gao (province de Dong Nai), de Luu Cu (province de Tra Vinh), de Binh Ta- Go Xoai (Long An), de Go Thanh (province de Tien Giang), de Phung Son Tu- Chua Go (Ho Chi Minh- ville), etc. Ce sont également les vestiges nationaux historiques et culturels qui sont conservés et restaurés pour transformer en un musée en plein aire en vue de servir à l’étude et au tourisme. Les vestiges architecturaux de la culture d’Oc Eo se composent des sites de demeure, des tours et des monuments funéraires. Les matériaux de construction comprennent le bois, la brique, la pierre, les traces des pieux du pilotis, certains éléments décoratifs, des ruines ou fondations de la tour ou du temple-tour et du tombeau funéraire. Le bois et la pierre sont des matériaux familiers utilisés à l’époque préhistorique par les indigènes, tandis que la brique est un nouveau matériau importé de l’Inde, depuis le début de l’ère chrétienne. En particulier, les archéologues vietnamiens ont découvert des types de tombeaux funéraires que les érudits français en n’ont encore connus auparavant. Ce sont les caveaux funéraires en forme carrée, rectangulaire ou d’entonnoir, recouverts par des briques ou des pavés. À l’intérieux de ces caveaux funéraires, on trouvent du sable blanc et de nombreux objets précieux tels que des pièces d’or gravés de symboles du Brahmane ou du Bouddhisme, des bijoux et d’autres objets d’accompagnement.
La découverte et l’excavation des sites tels que Go Cay Tung (An Giang), Go Cao Su, Go O Chua (Long An), Giong Ca Vo, Giong Phet (Can Gio, Ho Chi Minh- ville), ont montré que “Ce qui est intéressant et extrêmement important à partir de ces sites, nous avons reconnu des éléments primitifs de la culture d’Oc Eo, et plus tard ces éléments deviennent populaires et évidents dans la culture d’Oc Eo”.
Foyer en poterie (cà ràng) dans une jarre funéraire trouvée au site de Giong Ca Vo.
Bouteille et vase en poterie trouvées au site de Giong Lon, province de Ba Ria, Vung Tau.
Les nouvelles découvertes sur la période pré-Oc Eo dans le Sud ont de plus en plus clarifié l’origine indigène de cette culture, ainsi qu’elles montrent également les éléments culturels indiens qui ont apparus à partir de la période pré-et protohistorique. C’est pourquoi, l’influence de la culture indienne sur la culture d’Oc Eo depuis le début de l’ère chrétienne n’est qu’une augmentation des influences déjà existantes auparavant. Des milliers d’artefacts intacts en or, argent, bronze, étain, plomb, verre, pierre, bois, céramique et des centaines de milliers de pièces sont actuellement conservés et exposés aux musées du Sud. Ce sont les sources d’informations majeures qui peuvent aider les scientifiques à étudier de nombreux aspects de la vie du peuple de la culture d’Oc Eo. Les artefacts les plus représentatifs sont les types de bijoux, de statues de culte et d’objets en céramique. Plusieurs sites-ateliers de fabrication de poteries et de bijoux sont trouvés dans les grands sites comme Oc Eo- Ba The, Nen Chua, Canh Den, Go Thap, Go Hang, etc.
Des pièces de poterie, marmite en poterie, découvertes au site de Go O Chu, province de Long An.
Les objets en or comme des bagues, des boucles d’oreilles, des chaîne de perles sont fabriqués par divers techniques. La plupart des techniques utilisées pour la fabrication de ces objets sont la preuve d’influences, d’échanges culturels avec d’autres pays de la région et du monde, comme la technique plastique de poussière dorée sur les bijoux, montrant l’esthétique et le haut niveau des joailliers ayant vécu durant la période Oc Eo. On trouve des bijoux en jade, agate, quartz, verre de toutes couleurs, tailles et formes. En particulier, il y a des sceaux, des bagues gravés de figures humaines, d’animaux et d’une inscription en sanskrit; des pièces de monnaie en or, argent et en alliage d’étain. On peut trouver que les matières premières et la technique de fabrication d’objets en étain à Oc Eo provenaient de la péninsule malaise- une région possèdant de grandes réserves d’étain dans le monde et du métier traditionnel de fabrication d’objets en étain très connue aujourd’hui. La péninsule malaise est également l’un des centres importants de l’ancien royaume Funan, semblable aux centres d’Oc Eo- Ba The- Canh Den, situés dans le delta du Mékong.
Bijoux en or trouvés au site de Giong Lon, province de Ba Ria Vung Tau.
Bijoux dans la jarre funéraire trouvés au site de Can Gio.
Des statues brahmaniques et bouddhistes en bois et en pierre, en bronze sont découvertes dans plusieurs vestiges et dans les provinces du Sud, de l’Ouest et de l’Est. La période de développement le plus brillante de la sculpture hindoue et bouddhiste dans la région s’étend du 15e au 17e siècle. En termes de types, outre des statues du Dieu et du Bouddha, il y a de nombreux statues d’animaux symboliques et mythiques érigés dans les temples hindous et bouddhistes. En particulier, dans la culture d’Oc Eo, on a trouvé des statues bouddhistes en bois assez grandes et originales telles que la collection de statues en bois trouvée au site de Go Thap. La tradition de la sculpture d’anciennes statues dans le Sud a été encore maintenue et développée pendant la période suivante, depuis le 8e siècle, de nombreux chercheurs ont baptisé cette période “la période post-Eo Eo”. Les arts bouddhistes et hindous furent introduits au delta du Mékong à travers les échanges des produits locaux par voie maritime, ceux qui contribuent à l’enrichissement de la culture indigène et constituent l’un des facteurs importants favorisant la formation et le développement de grands centres religieux, culturels, commerciaux et politiques dans cette région, au cours des premiers siècles avant JC. Le poterie est présente dans la plupart des sites archéologiques et c’est également un type d’artefacts représentant la tradition indigène. Les produits pour la poterie se composent des types de pots, vases, marmites, bols, bouteilles, etc. En particulier, on trouve un type de foyer “Ca Rang” en terre cuite. C’est un artefact familier et très nécessaire des habitants vivant dans les régions au bord de la mer et des rivières. Des foyers en poterie trouvés dans les sites de demeure et des tombeaux funéraires (objets d’accompagnement) datent de la préhistoire, dans le bassin de la rivière de Vam Co, province de Dong Nai, et jusqu’à l’époque de la culture d’Oc Eo, ils sont les reliques très représentants de cette culture. Actuellement, le foyer en poterie est populaire dans plusieurs régions en Asie du Sud-Est. Outre les poteries domestiques, les matériaux de construction en terre cuite tels que la brique, la tuile, le relief décoratif sont également les principaux reliques restant dans les vestiges de monuments architecturaux de la culture d’Oc Eo. En se basant sur des documents historiques concernant l’ancien Funan, sur des inscriptions sur les stèles en pierre, les fragment d’or, sur les caractéristiques des artefacts, de la sculpture et notamment sur les résultats d’une datation au carbone 14 pour les sites archéologiques, les scientifiques ont déterminé que la culture d’Oc Eo date du Ier au VIIe siècle après JC. La période “post-Oc Eo” date du VIIIe jusqu’environ XIIe siècle, la tradition de la culture d’Oc Eo est préservée et développée par les anciens habitants dans la région.
Actuellenement, les vestiges de la culture d’Oc Eo ne sont que des ruines et des “débris”de l’art et de la technique de fabrication des produits pour servir tous les aspects de la vie sociale. La collecte, la conservation, l’étude et la préservation des vestiges et reliques de la culture d’Oc Eo contribueront à clarifier de manière la plus authentique le processus d’exploration, d’ouverture et de développement des provinces du Sud. La culture d’Oc Eo contient de grandes valeurs matérielles et spiriturelles, et Actuellement, elle a une signification importante dans l’oeuvre de construction et de développement socio-économique du Sud à ce jour.