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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

19/03/2025 15:44 438
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Découverte en 2020 par un détectoriste amateur, une bague en or liée aux dernières chasses aux sorcières sera bientôt mise en vente aux enchères à Londres. ©Noonans Mayfair

Le 26 mars prochain, une maison de ventes mettra aux enchères à Londres un anneau commémoratif de Richard Rainsford, le juge des derniers procès de sorcières en Angleterre. Découvert au détecteur de métaux, le bijou du XVIIe siècle rappelle ce tragique épisode historique.

D’après les historiens, entre 50 000 et 100 000 femmes ont été brûlées lors de la chasse aux sorcières menée en Europe, entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Le 26 mars à Londres, Noonans Mayfair mettra aux enchères un anneau commémoratif de Richard Rainsford (1605-1680), député de Northampton, juge en chef de la Cour du Banc du Roi, qui s’est illustré dans certains des derniers procès de sorcières à s’être tenus en Angleterre. Le bijou a été découvert en 2020 à Brafield-on-the-Green (situé à 100 km au nord de Londres) par un certain Steve Pulley. Il est estimé entre 6 000 et 8 000 £ (environ entre 7 100 et 9 500 €).

Un bijou découvert par hasard en 2020 

Ce jour de janvier 2020, je détectais seul dans un champ où j’ai l’autorisation avec mon Minelab Equinox 800, raconte Steve Pulley dans un communiqué. J’avais cherché pendant quelques heures quand j’ai eu un signal positif, j’ai creusé dans le sol et j’ai été ravi de voir l’or profond de l’anneau qui émergeait de la boue brune. » Le détectoriste remarque le crâne et les os croisés représentés sur l’anneau. Une fois l’anneau lavé délicatement à l’eau, il observe également une inscription à l’intérieur de la bague. Après quelques recherches en ligne, il traduit du latin « Lord Chief Justice of the Royal Bench », repère les initiales RR ainsi qu’une date de décès.

 
 

Un crâne et des os sont représentés sur l’anneau. ©Noonans Mayfair

Avec ces éléments, il ne lui manquait plus que de découvrir qui occupait le poste de lord juge en chef de la Cour royale, décédé la date indiquée et avec des initiales similaires. « J’ai présenté l’anneau à notre responsable local des découvertes, qui collabore avec le musée de Northampton et le British Museum, ajoute le détectoriste. Le bijou a été refusé et il m’a été rendu. Je partagerai les bénéfices avec le propriétaire du terrain et, avec ma part, j’espère partir en vacances pour célébrer mon 70e anniversaire.”

 
 

La bague en or a été découverte par le détectoriste amateur Steve Pulley. ©Steve Pulley

Le juge des procès de sorcières de Salisbury

Qui était donc Richard Rainsford ? Après des études au Exeter College de l’université d’Oxford, il  a été fait chevalier en 1622 avant d’être appelé au barreau en 1632. En 1660, il a été élu député de Northampton. Il avait notamment participé à la commission du Fire of London Disputes Act en 1666 relatif aux travaux de reconstruction de Londres après le grand incendie. En 1676, Richard Rainsford a été nommé juge en chef du Banc du Roi. Il est décédé en 1680 à Dallington Hall, son domaine familial. Dans son testament, qui peut être consulté aux Archives nationales à Kew, il spécifiait que de l’argent devait être mis de côté pour commander des anneaux commémoratifs par ses belles-sœurs. « C’était une pratique courante à l’époque », précise Frances Noble, responsable du département bijoux chez Noonans. L’anneau découvert et proposé à la vente fait partie des bijoux réalisés à la mémoire de Richard Rainsford.

 
 

W. W. Claret d’après Gerard Soest, Sir Richard Rainsford, vers 1676, huile sur toile, 75,6 x 62,2 cm, National Portrait Gallery, Londres. © Wikimedia Commons

Quelques années avant son décès, dans les années 1670, le juge a participé aux procès de Salisbury de plusieurs femmes accusées de sorcellerie. Au XVIIe siècle, les procès de sorcières étaient fréquents en Angleterre. Pendant la guerre civile anglaise, entre 1640 et 1650, ils étaient très nombreux. En 1563, une loi sur la sorcellerie a introduit la peine de mort pour tout sort ayant pour but de causer la mort. « Bien que l’hystérie autour de la sorcellerie du début du XVIIe siècle soit passée, dans les années 1670, les riches habitants de Malmesbury dans le Wiltshire croyaient qu’il y avait un puissant sabbat de sorcières parmi eux », révèle Frances Noble.

À Malmesbury, dix femmes et deux hommes, pour la plupart pauvres, âgés et illettrés, ont été accusés par des familles prospères d’avoir notamment ensorcelé et rendu boiteux un garçon nommé Thomas Webb, rapporte la maison de ventes. Le tribunal local a rejeté les accusations contre ce groupe de personnes sauf Elizabeth Peacock, Judith Witchell et Ann Tilling, trois femmes qui ont été envoyées à Salisbury pour être jugées par Richard Rainsford. Bien que considérée comme la plus dangereuse du groupe de sorcières, Elizabeth Peacock a été acquittée par le juge, certainement parce qu’elle était la seule à plaider non coupable. Judith Witchell et Ann Tilling ont quant à elles été condamnées à mort et pendues en 1672. Elles furent parmi les dernières femmes exécutées en Grande-Bretagne pour sorcellerie. Leur histoire est racontée par l’historien Tony McAleavy dans son livre The Last Witch Craze, publié par Amberley Publishing en 2022.

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