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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

25/06/2024 15:06 389
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Une exceptionnelle épave vieille de plus de 3 000 ans a été découverte à 1,8 km de profondeur en Méditerranée, au large d'Israël. Image prétexte : Epave de navire dans la baie de Makadi, Egypte © iStock / art-design-photography.com

L'Israël Antiquities Authority (IAA) vient de dévoiler une découverte incroyable d'un navire échoué à 1,8 km de profondeur dans la mer Méditerranée. Datant du XIVe ou XIIIe siècle avant J.-C., l'épave engloutie pourrait apporter de nouvelles informations sur l'histoire de la navigation à la fin de l'âge du Bronze.

« C’est une découverte vraiment sensationnelle », se réjouit Jacob Sharvit, le chef de l’unité maritime de l’Israel Antiquities Authority (IAA), dans un communiqué. Hier, jeudi 20 juin, l’IAA a révélé la mise au jour d’une épave vieille de 3 300 ou 4 400 ans et de sa cargaison (des bateaux transportant des centaines d’amphores intactes) à 90 km du rivage et 1,8 km de profondeur, l’an dernier. Le navire de 12 à 14 m de long, sorte de bateau cargo, aurait transporté de plus petites embarcations servant au transport de marchandises aux XIVe ou XIIIe siècle. D’après l’IAA, il s’agirait de l’épave la plus ancienne jamais découverte au monde dans des eaux profondes. Elle pourrait bien éclairer l’histoire de la navigation en Méditerranée à la fin de l’âge du Bronze.

Des centaines de bateaux au fond de l’eau

Tout commence il y a un an. Alors qu’Energean, société d’exploration et de production de gaz naturel opérant en Méditerranée orientale, étudiait la zone, ses employés ont remarqué un tas de cruches entassées sur le fond marin. Après avoir reçu les images de la découverte, les archéologues de l’IAA ont confirmé qu’il s’agit bien d’une épave de haute importance. Pour extraire des fragments du navire et son contenu tout en limitant les risques de dommages, Energean a utilisé un bateau équipé pour la haute mer et des outils spéciaux. Ainsi, les spécialistes ont pu identifier le navire et ce qu’il transportait. Après deux jours de travail en mer, deux bateaux de marchandises ont été extraits.

 
 

Vue des amphores ensevelies au fond de l’eau. ©Energean

D’après les archéologues de l’IAA, le navire servait de bateau cargo à des bateaux de stockage cananéens de l’âge de Bronze tardif. « L’étude et la cartographie du site par le robot ont permis de comprendre que le navire coulé transportait des centaines de bateaux, dont seuls quelques-uns sont visibles au-dessus du fond de l’eau, explique Jacob Sharvit. Le fond boueux cache une deuxième couche de bateaux. Il semble que les poutres en bois du navire soient également enfouies dans la boue ». Les bateaux auraient servi à transporter des produits agricoles tels que l’huile, le vin et des fruits. D’après le spécialiste, le navire a coulé soit en raison d’une tempête, soit lors d’une attaque de pirate, un phénomène courant et connu à la fin de l’âge du Bronze. En effet, « les peuples de la Mer », différents peuples d’Asie mineure et orientale venus par la mer attaquer les sites côtiers de la Méditerranée, ont perturbé les routes commerciales maritimes égyptiennes avec la côte levantine.

 
 

Un panier spécial a été construit pour sortir les artefacts de l’eau. ©Emil Aladjem, Israel Antiquities Authority

Des amphores d’expéditions militaires maritimes ?

« Découvrir une si grande quantité d’amphores à bord d’un seul navire témoigne des liens commerciaux importants entre leur pays d’origine et les anciennes terres du Proche-Orient sur la côte méditerranéenne », ajoute Jacob Sharvit. À cette période, des réseaux commerciaux internationaux se développent, notamment grâce aux améliorations technologiques maritimes permettant de transporter de plus grandes marchandises. « Cela a élevé le statut des villes portuaires telles que Byblos cananéenne et les autres villes phéniciennes », révèle le scientifique. Des documents comme le texte sur les murs du palais de Thoutmosis III à Karnak décrivant sa cinquième campagne en Syrie et en Terre d’Israël apportent des informations sur des expéditions militaires maritimes. « Au cours de cette campagne, de nombreux navires cananéens chargés de marchandises furent capturés, décrit Jacob Sharvit. Les marchandises de ce type étaient exportées dans des amphores et arrivaient loin à l’ouest – jusqu’à la mer Égée, en Crète et dans les centres de pouvoir grecs mycéniens. Dans la célèbre scène du tombeau de Qénamon à Thèbes, il représente le déchargement de marchandises, notamment des amphores scellées, provenant de bateaux cananéens. “

 
 

Les amphores découvertes plurimillénaires sont en parfait état. ©Emil Aladjem, Israel Antiquities Authority

La première preuve de ce type attestant du savoir-faire des marins de l’Antiquité

Seules deux autres épaves avec une cargaison, datant de la fin de l’âge du Bronze, sont connues en Méditerranée, le bateau du cap Gelidonya et le bateau d’Uluburun ; tous deux découverts au large des côtes turques. Les spécialistes pensaient jusqu’alors que le commerce s’effectuait en naviguant de port en port, en longeant le littoral. La découverte du navire à 90 km des côtes et sans ligne de vue pourrait bien changer les choses. Il s’agirait de « la première preuve de ce type attestant de l’habileté des marins de l’Antiquité capables de traverser la mer sans ligne de mire jusqu’à la côte, commente Jacob Sharvit. De ce point géographique, seul l’horizon est visible tout autour. Pour naviguer, ils utilisaient probablement les corps célestes, en prenant des observations et des angles de position du soleil et des étoiles."

 
 

Les navires naviguaient déjà en eaux profondes à l’âge du Bronze tardif ©Emil Aladjem, Israel Antiquities Authority

Ayant élu domicile dans des eaux profondes pendant toutes ces années, l’épave a été préservée des vagues, des courants et de toute intervention humaine (plongeurs, pêcheurs, pilleurs…). Les chercheurs espèrent ainsi pouvoir analyser les nombreux objets conservés en parfait état et pour en apprendre un peu plus sur l’histoire du navire. Prochainement, les éléments pêchés par Energean seront quant à eux présentés au public au Jay and Jeanie Schottenstein National Campus for the Archaeology of Israel, à Jérusalem.

https://www.connaissancedesarts.com/

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