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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

11/03/2024 14:44 589
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Des restes d'outils appartenant à Homo erectus ont été découverts en Ukraine. Ils sont datés de 1,4 million d'années et considérés comme le plus ancien témoignage d'activité humaine dans cette région.

 
 

Vue panoramique de la carrière de Korolevo, en arrière du plan d'eau.

Le site de Korolevo, près de la rivière Tysa au Sud-Est de l'Ukraine, livre des outils paléolithiques depuis les années 1970 et compte parmi les sites paléolithiques anciens les plus septentrionaux d'Europe.

Jusqu'à présent, personne n’a pu le dater avec précision notamment en raison de son organisation en multiples couches, chacune recelant de dizaines de pièces taillées dans des roches volcaniques. "Cette ancienne carrière a constitué une source importante de matière première pour la fabrication d'outils en pierre. Les affleurements d’hyalodacite, une roche semblable à l’obsidienne, y ont été exploités jusqu'à aujourd’hui", raconte à Sciences et Avenir, Roman Garba, de l'Académie tchèque des sciences.

 
 
Archive d'une expédition de fouilles dans les années 1984-85. Crédit : Institute of Archaeology of the Ukrainian Academy of Sciences.

Les rayons cosmiques pour la datation

Avec son équipe, il a étudié les deux couches les plus anciennes de ce site. Pour dater les sédiments dans lesquels les outils ont été enterrés, les scientifiques ont utilisé une méthode basée sur la désintégration de nucléides cosmogéniques. Ce sont des isotopes rares formés lorsqu'un rayon cosmique interagit avec le noyau d'un atome (d'aluminium ou de béryllium dans cette étude).

Leur quantité permet d'estimer le temps depuis lequel l'échantillon est exposé au rayonnement cosmique et donc son âge. Les résultats, publiés dans la revue Nature, indiquent que les outils pourraient être âgés d'environ 1,4 million d'années. "Notre âge de sépulture est très robuste et testé par deux modèles de datation. Le site est à ciel ouvert avec une stratigraphie en forme de gâteau de couches de dépôt. Par conséquent, des conditions stables très sûres contrairement aux systèmes de grottes", explique Roman Garba.

Il s'agit là de la première preuve, datée de manière fiable, de la présence d'hominidés en Europe à cette époque. Et compte tenu des périodes, ce sont très probablement des Homo erectus qui ont laissé ses traces. Ce sont sûrement les premiers humains à avoir quitté l'Afrique pour gagner l'Eurasie et dont les plus anciennes traces, datées de 2,1 millions d'années, ont été trouvées en Chine.

 
 
Outil de pierre retrouvé à la surface du site mais provenant d'une couche ancienne. Crédit : Roman Garba.

Un climat clément avant le grand froid

Après la sortie d'Afrique et la probable arrivée vers la Chine, les traces sont éparses et ne permettent pas d'avoir de certitudes sur la ou les voies qu'ont empruntées nos prédécesseurs à travers l'Eurasie pour s'étendre en Europe. Un lieu en Géorgie, Dmanissi, atteste d'une présence humaine, il y a 1,85 million d'années. Mais pour l'Europe de l'Ouest, Korolevo est le plus ancien. Le site constitue une position clé entre le Caucase et le reste de l'Europe.

Dans leur étude, les chercheurs ont aussi exploré les conditions climatiques des deux derniers millions d'années. Ils suggèrent que les premiers hominidés ont probablement exploité des périodes interglaciaires plus chaudes pour coloniser des sites à de plus hautes latitudes, telles que Korolevo. "Les données polliniques indiquant des types de plantes, telles que l'orme, le noyer ou l'épicéa, aimant l'humidité suggèrent une période chaude au moment de la première occupation de Korolevo. Les premiers hominidés profitèrent donc du climat plus chaud pour pénétrer vers le nord. Les premiers humains se sont très probablement déplacés le long des berges des rivières. Dans notre cas, nous pensons qu'il s'agissait d'un couloir de migration fluviale le long du Danube", détaille Roman Garba.

D'autres restes, en Espagne, font état d'une colonisation par le Sud mais ils sont plus récents, autour de 1,2 million d'années. Et ils sont attribués à une autre espèce, Homo antecessor. Un peu plus tard, les choses se compliquent : il y a 1,1 million d'années, le climat se refroidit fortement et durablement. Cette vague de froid a peut-être sonné le glas d'Homo erectus ; lequel a cédé la place à Homo antecessor qui a entrepris une nouvelle conquête européenne quand le climat s'est réchauffé il y a 900.000 ans.

Cette théorie suggère donc une colonisation de l'Europe de l'Est vers l'Ouest, une hypothèse de longue date mais dont il n'existait pas d'éléments en sa faveur. Il faudra encore de nombreuses autres découvertes pour la valider. Et comme le soulignent les auteurs : "ces premiers humains ne se sont surement pas déplacés d'un point A vers un point B d'un seul mouvement uniforme".

https://www.sciencesetavenir.fr/

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