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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

02/10/2023 15:16 663
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       Premières observations du squelette et du mobilier à l’intérieur du sarcophage après ouverture. © Simon Loiseau, Inrap

Les archéologues de l'Inrap ont mis au jour un sarcophage gallo-romain du IIe siècle lors de fouilles à Reims. La pièce monumentale inviolée permettrait d'éclairer davantage l'histoire des rites funéraires antiques.

« C’est assez exceptionnel », confie Agnès Balmelle, directrice adjointe scientifique et technique à l’Inrap Grand Est, au « Parisien ». Samedi 23 septembre, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a publié un communiqué dévoilant le résultat des fouilles préventives d’une nécropole antique à Reims, prescrites par la Drac Grand Est. Sur les 1200 m² de terrain, les équipes ont mis au jour des vestiges funéraires dont un monumental sarcophage en calcaire intact datant du IIe siècle.

Un passé funéraire méconnu

Fin 2022, les archéologues ont exploré cette portion de la vaste nécropole de Durocortorum, nom antique de Reims, ancienne capitale de la province de Gaule Belgique (une des quatre provinces créées par Auguste). Délimitée par une enceinte, elle s’étendait sur près de 600 hectares et était une des plus vastes citées de l’empire romain. Toutefois, les archéologues ont peu examiné cet espace qui présente « des zones d’incertitude que chaque découverte complète », précise l’Inrap. De plus, le passé funéraire de la cité est assez méconnu. En effet, les sites ont soit été pillés par les antiquaires et les érudites à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, soit détruits pendant la Grande Guerre. Toute la documentation et les collections rassemblées sur le sujet ont également été perdues pendant le conflit. « Dans ce contexte, la découverte d’une portion de nécropole intacte rue Soussillon constitue une découverte exceptionnelle pour les archéologues rémois », ajoute l’Inrap.

 
Mesure de la niche sculptée à l’intérieur du sarcophage derrière la tête de la femme inhumée. © Simon Loiseau, Inrap
 
Ces fouilles étaient donc l’occasion idéale pour étudier pour la première fois des sépultures de la cité gallo-romaine préservée. Aussi, le site étant considéré comme une zone marécageuse impropre à toute installation, il contient une forte densité de tombes. Sur le terrain, les archéologues ont découvert une vingtaine d’inhumations en cercueils cloués, quelques crémations et, sur une petite butte de craie, une vingtaine d’autres vestiges funéraires dont le fameux sarcophage « .C’est la première fois qu’on retrouve un tombeau intact et qui n’a pas subi de pillage. Il était scellé par huit agrafes en fer et nous avons été les premiers à l’explorer », explique Agnès Balmelle. Celui-ci mesure 1 mètre de haut pour 1,65 mètre de long et pèse 2,6 tonnes. Il est composé d’un couvercle et d’une cuve taillés dans un calcaire grossier (peut-être remployé ?) qui font s’interroger les spécialistes sur le statut du défunt.
 
 
 
                                                         Sépulture d’un individu enterré sur le ventre en cours de fouille. © Sandrine Thiol, Inrap
 

Une mystérieuse femme appartenant à l’élite locale ?

De premières analyses ont été réalisées. La radiographie des deux blocs scellés a révélé l’absence de plomb, permettant une exploration de l’intérieur de la cuve par caméra endoscopique. Celle-ci a montré un squelette de femme et du mobilier funéraire au niveau des jambes et des épaules qui a permis la datation au IIe siècle : quatre lampes à huile, un petit miroir, une bague en ambre et un peigne. « Le squelette occupait tout l’espace de la cuve de 1m53, l’individu devait avoir une quarantaine d’années et un statut particulier », révèle Agnès Balmelle.

 
Sépulture d’enfant riche en mobilier (assiette, gobelet et cruche) en cours de fouille recoupant partiellement celle d’un adulte. © Cyril Van Lynden, Inrap

Des prélèvements du sédiment présent sur les os du squelette et sur le fond de la cuve vont être analysés pour déterminer la présence de restes végétaux ou de produits ayant servi à traiter le corps. De même, l’ADN de la défunte, prélevé sur une de ses dents, va être comparé aux 80 échantillons de la base de données génétique des ensembles funéraires antiques rémois de l’Inrap pour découvrir si la mystérieuse femme appartient à une élite locale ou lointaine. Plusieurs pistes qui permettraient peut-être aux spécialistes d’en apprendre davantage sur l’histoire des rites funéraires antiques à Durocortorum.

 
 
Relevé photogrammétrique du sarcophage. © Émilie Jouhet, Inrap

https://www.connaissancedesarts.com/

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