Fossile de Kimberella © Masahiro miyasaka / Wikimedia Commons
Une équipe
internationale de scientifiques pense avoir découvert des traces du plus ancien
repas du monde, dans un fossile vieux de 550 millions d'années.
Une découverte majeure. Des
chercheurs de l'université nationale australienne (ANU) ont analysé d'anciens
fossiles de la période édiacarienne, découverts en Russie en 2018. Et d'après
les résultats, publiés dans la revue Current Biology, des
traces du "plus ancien repas du monde" auraient été découvertes.
Dans un
spécimen fossilisé de Kimberella, l'équipe a détecté des molécules de
phytostérol conservées dans l'intestin de la créature. Les analyses de ce
produit laissent à penser que ces espèces mangeaient des algues et des bactéries
du fond de l'océan. Selon le coauteur de l'étude, Jochen Brocks, professeur à
l'université nationale australienne, les algues riches en nutriments pourraient
avoir contribué à la croissance des Kimberella. "La
nourriture riche en énergie peut expliquer pourquoi les organismes du biote
d'Ediacara étaient si grands. Presque tous les fossiles qui ont précédé le
biote édiacarien étaient unicellulaires et de taille microscopique", a
détaillé le professeur, dans un communiqué, relayé par CNN.
Un vrai système de digestion
Les paléontologues à l'origine de ces recherches
suggèrent que le Kimberella était probablement l'une des créatures les plus
avancées de l'ère édiacarienne avec une bouche et un intestin, favorisant une
digestion similaire à celle des animaux modernes. "Ce n'est
qu'après avoir analysé les molécules de son intestin que nous avons pu
déterminer exactement ce qu'elle mangeait et comment elle digérait les
aliments", poursuit Jochen Brocks.
Les fossiles de Kimberella et de Dickinsonia, l'un des
premiers animaux de la Terre, ont été collectés sur des falaises près de la mer
Blanche dans le nord-ouest de la Russie en 2018, par l'auteur principal de
l'étude, le Dr Ilya Bobrovskiy du centre de recherche allemand GFZ. Il a
réalisé ces travaux dans le cadre de sa thèse de doctorat à l'ANU. Le chercheur
s'est félicité de ces découvertes qui aident les scientifiques à suivre
l'évolution des premiers animaux et leur relation avec leurs descendants.
"Nos racines"
Dans ses
travaux, le Dr Ilya Bobrovskiy décrit les animaux du biote édiacarien, qui
vivaient sur Terre avant
"l'explosion cambrienne", comme "l'origine" du monde
d'aujourd'hui. Certaines de ces espèces avaient "déjà
des propriétés physiologiques similaires à celles des humains et d'autres
animaux actuels", a-t-il expliqué dans le communiqué de presse. "Ces créatures sont nos racines visibles
les plus profondes."