Le processus de formation du Quốc ngữ (la formation d’écriture romanisée de la langue Vietnamien) se déroulait plus de trois cents ans, à partir de l’époque où des premiers missionnaires occidentaux venaient au Vietnam et prenaient contact avec des indigènes, jusqu’à la naissance du premier journal vietnamien.
Néanmoins, après mise en forme d’un système relatif, le Quốc ngữ n’était qu’utilisé dans le cercle de l’église catholique. Jusqu’à la journée de Gia Định báo, le premier journal écrit en Quốc ngữ, publié aux lecteurs (en 1865), alors le Quốc ngữ était largement utilisé par le public; et quelques temps plus tard, des écoles ouvertes dont un but premier était d’enseigner aux gens la connaissance du «Quốc ngữ » et le Quốc ngữ était vraiment entré dans la vie de la société vietnamienne.
Le 25 mai 1938, à Hanoi, a eu lieu un événement très important dans la vie sociale de notre pays avant la Révolution d’Août. Ce jour- là, l’Association de la diffusion du Quốc ngữ a été principalement fondée, avec M. Nguyen Van To, un intellectuel célèbre, étant le chef de l’Association.

M. Nguyen Van To (1889-1947), premier chef de l’Association de la diffusion du Quốc ngữ.
Comme certains journaux ont écrit sur cet événement, devant le public, M. Phan Thanh, secrétaire général au nom du Comité central de Mouvement a parlé de l’analphabétisme, les objectifs et les principes de l’Association. Depuis lors, l’Association de la diffusion du Quốc ngữ était développée partout, devenant une des activités la plus populaire.
Lors de la séance de la formation de l’Association de la diffusion du Quốc ngữ, outre le nombre de public, la présence de Hoang Xuan Han, Vo Nguyen Giap, Nguyen Van Huyen, Phan Thanh, Hang Phuong (épouse de l’écrivain Vu Ngoc Phan), etc. Le but de l’Association était: “enseigner aux vietnamiens la connaissance du quốc ngữ pour pouvoir lire et écrire facilement dans notre langue les informations utiles pour la vie quotidienne”.

Vue de la cérémonie de formation de l’Association de la diffusion du Quốc ngữ, mai 1938.
Avec le programme de l’Association dont des classes gratuites étaient ouvertes aux gens laborieux. Le système d’organisation était construit du Comité central de Mouvement dont le siège est situé à Hanoi, jusqu’aux branches locales. L’Association se préoccupait de la rédaction d’ouvrages didactiques où sont présentées des notions élémentaires en histoire, géographie, en hygiène, en science… largement diffusés.
Quelques 95% de la population vietnamienne d’alors (sur 22 millions d’habitants) ne savaient ni lire, ni écrire. Le Président Hồ Chí Minh avait appelé le peuple entier à s’atteler à trois tâches prioritaires enrayer la famine, enrayer l’analphabétisme, vaincre les agresseurs étrangers (diệt giặc đói, diệt giặc dốt, diệt giặc ngoại xâm). Dès le lendemain de la Déclaration d’Indépendance, au cours d’une réunion du gouvernement provisoire le 3/9/45, le Président lança une campagne de lutte contre l’analphabétisme : « Un peuple ignorant est un peuple faible. C’est pourquoi je propose d’élargir la campagne de lutte contre l’analphabétisme » proclamait-il.

Centre de la formation permanente Nguyen Van To, au n047, rue de Hang Quat, l’ancien siège de l’Association de la diffusion du Quốc ngữ.
Partout du Nord au Sud du pays, grâce à la mise en place de cette campagne d’alphabétisation et de construction d’un mode de vie moderne, étaient repoussés les mauvaises habitudes, le vol, le jeu, les coutumes rétrogrades dans les enterrements, les mariages. Un vent de jeunesse soufflait. La vie devenait plus saine, sous tous ses aspects. Là, c’était une classe bình dân học vụ. Ici, on s’entraînait à des exercices d’éducation physique, d’arts martiaux. Là-bas on déchiffrait un document de vulgarisation de techniques culturelles…
Le professeur Hoàng Xuân Hãn, alors professeur au célèbre lycée Bưởi (l’actuel lycée Chu Văn An), en tant que conseiller de l’Association, participe à la commission des manuels scolaires. Il fut l’auteur du célèbre abécédaire d’alors où les lettres de l’alphabet étaient décrites à l’aide des vers « ca dao », ce qui facilite immensément la mémorisation. Le même abécédaire servira plus tard la campagne de « Bình dân học vụ » - alphabétisation populaire en 1945.
La même association sera fondée le 5-1-1939 à Hue, d’autres dans tout le centre jusqu’en 1943. En Cochinchine, la même entité ne sera établie que le 5 novembre 1944. Ces différents mouvements contribuèrent à étendre la connaissance d’une écriture dont le rôle sera déterminant dans le développement et la lutte pour l’indépendance du pays.

Un cours de la langue de Quốc ngữ après 1945
Selon un rapport du chef de l’Association de la diffusion du Quốc ngữ, lors de la conférence nationale des manuels a été organisée à l’occasion du 6è anniversaire de sa formation (depuis 29 au 30 juillet 1944, à Hanoi), l’Association a ouvert 17 branches au Nord, avec 820 classes, 2.903 enseignants et 41.118 apprenants; au Centre, l’Association a ouvert 11 branches. En particulier, au cours de deux ans 1938-1939, l’Association a ouvert 4 cours, avec plus de 4.000 apprenants, la plupart est des ouvriers et des paysans dans les banlieues.
Pendant 7 ans (1938-1945), sous le nom de l’association culture d’éducation, mais en fait il s’agit d’une organisation politique, avec la participation de nombreux hommes politiques, l’Association a beaucoup contribué au Parti, relevant le patriotisme, la volonté de lutte dans tout le peuple.
Malgré plusieurs difficultés, mais le mouvement de diffusion du Quốc ngữ continuait d’être maintenu et développé dans les années de la Seconde Guerre mondiale. Dans la Révolution d’Août, plusieurs membres de l’Association ont devenu des soldats révolutionnaires, participant au soulèvement de s’emparer du pouvoir. Après la victoire de la Révolution, le mouvement de la diffusion du Quốc ngữ devenait la base de la campagne de « Diệt giặc dốt » et le mouvement «Bình dân học vụ » dirigés par le gouvernement révolutionnaire,
Nguyen Thuy (traduction)