En Septembre 2008, j’étais invité par les collègues du Musée de Kuangsi à visiter Hop Pho - une localité d’aujourd’hui, une ville portuaire d’autrefois, à 250 km à l’est de la capitale Nam Ninh. Hop Pho autrefois était certainement une ville portuaire florissante, en dehors des inscriptions historiques dont la preuve matérielle restante est la présence des dizaines de milliers de tombeaux datant du temps des Dông Han comme une indication irréfutable de la concentration de la population à Hop Phô en ce temps. Des tombeaux de briques, de terre, à structure, matériel et technique complètement différent des tombeaux Han trouvés au nord - Vietnam, étudiés par les archéologues de Kuangsi, ne sont pas tous, semble-t-il, des tombeaux de la noblesse, mais appartiennent surtout à la classe des riches commerçants, ce qui prouve encore une fois que Hop Phô était un centre commercial assez florissant du temps des Dông Han.
Aujourd’hui, la localité Hop Phô est à peu près à 20km de la mer, laissant la place à la ville de Bac Hai, une ville portuaire, ce qui rend difficile pour nous d’imaginer qu’ici, il y a vingt siècles, se trouvait un port marin important de la région des deux Kuang, jouant un grand rôle dans les relations commerciales avec les pays du Sud-Est Asiatique, dont le Giao Chi et le Cuu Chân du Vietnam.
Au symposium international sur Hop Phô dernièrement, les historiens et archéologues chinois et étrangers sont tous d’avis que les marchandises concentrées dans cette ville portuaire ont eu une influence sur les relations commerciales dans les premiers temps de la route de la soie sur mer, suivant les annales et les documents archéologiques. Le rôle de dépôt des marchandises de Hop Phô pour le marché du Sud n’est pas moins important et certainement des villes portuaires comme Lach Truong (Thanh Hoa), Cu Lao Cham (Hôi An, Quang Nam)… ont contribué au réseau commercial marin, comme l’ont montré des archéologues comme O. Janse auparavant, Nguyên Viêt et Lâm My Dung aujourd’hui, sur la base des découvertes importantes de l’archéologie et de la géographie humaine. La présence de la jarre de céramique portant l’inscription “Cuu Chân quân” dans le tombeau no 31 de Hop Phô est une preuve des relations commerciales bilatérales des premiers siècles de l’ère chrétienne, et en même temps une suggestion pour les recherches à poursuivre des archéologues de Kuangsi sur ces relations commerciales bilatérales.
Les professeurs d’histoire et d’archéologie chinois me disent que “la route de la soie” terrestre a été proposé par les pays intéressés pour être classifié comme patrimoine culturel mondial. Dans l’avenir, “la route de la soie” marine sera aussi classifiée et certainement les villes portuaires du Vietnam contribueront pour beaucoup dans l’établissement du dossier de classification. Cela exige des archéologues vietnamiens de prendre en main la recherche plus concentrée et plus complète sur les anciennes villes portuaires, sujet de recherche sur lequel jusqu’ici les chercheurs vietnamiens n’ont pas suffisammenrt investi, en main d’oeivre comme en matériel.
Ceci est un article que j’ai écrit à l’occasion d’une visite.