Le site de la pagode Long Doi Son se trouve au hameau Doi Nhi, commune de Doi Son, district de Duy Tiên (Hà Nam). Ce site est assez renommé dans l’histoire car c’est là que le roi Ly Nhân Tông a fait construire la tour sacrée Sung Thiên Diên Linh à la 2e année Thiên Phu Duê Vu (1121). Après une longue existence, la tour a été complètement détruite par les Minh au début du XVe siècle, quoique son image ait toujours été enregistrée dans les annales et la tradition populaire, surtout dans les profondeurs du mont Doi.
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En 2001, dans le programme d’étude en vue de restaurer l’ensemble du site Long Doi Son, le Musée National d’Histoire Vietnamienne et le Service de Culture et d’Information de Hà Nam ont entrepris l’exploration et la fouille d’étude de la tour Sung Thiên Diên Linh. Outre la détermination des traces d’architecture comme le plancher, les fondations qui sont la partie restante de la tour, la fouille a recueilli une collection d’une grande quantité d’échantillons ayant une grande valeur pour l’étude et l’exposition, principalement des types de matériau et de décorations de la tour sacrée.
1. Les vestiges de pierre: il y a jusqu’à 3606 spécimens, surtout en grès, sorte de pierre couramment utilisée sous les Ly et Trân, à côté d’une petite quantité de calcaire. Le grès a une couleur grise bleue et brune rouge, à gros grains; il a été brisé pour la plupart. Parmi lesquels on trouve des types de matériau de construction de la tour: pièces de calage (colonnes murales, statues des coins de murs), des barres de pierre parallélipipèdes (bordure des fondations ou support, avec des trous pour les coins pour relier les structures), des consoles, des pièces hexagonales?...
Plus riches que les matériaux de construction sont les décorations architecturales avec des traits extrêmement raffinés, dans lesquelles les figures de dragons sont le motif directeur, sculpté sous forme de relief, les pétales de lotus à couche unique ou multiple en combinaison avec des chrysanthèmes, des pivoines, des dragons jouant avec des boules de feu, qui sont des débris du piédestal de Bouddha. Le piédestal décoré de spirales combinées avec des fleurs et feuilles, décoré de couteaux de feu, presque semblables à des couteaux de feu des phoenix, des balustrades décorés de vagues d’eau, images de fées dansantes, avec des décorations de pivoines, de plantes grimpantes. En particulier, on trouve des statues d’un oiseau à tête humaine (Kinari), avec un spécimen intact à disposition caractéristique de l’art des Ly avec la face levée, la poitrine projetée en avant, le corps courbé, les ailes déployées également des deux côtés, la queue largement étalée, touchant presque la tête. Le visage de la statue est rond, avec des traits nobles, épanouis comme ceux d’une fée, les deux bras nus jouant un instrument de musique. En connexion avec les bras sont deux ailes dirigées en arrière, la poitrine développée, le ventre en retrait, les deux pieds fortement accrochés au piédestal, les trois griffes longues et égales. L’ensemble de la statue est figuré avec des traits puissants et dégagés dans une position d’envol en avant (photo).
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2. Les vestiges en terre cuite: Il y a 351 spécimens avec des types variés. Tous les échantillons sont faits en argile fine, cuits à haute température, ce qui confère à l’objet une grande dureté, preuve d’un haut degré de production appliqué à une source de matériau sélectionné soigneusement, avec des types principaux de briques et de tuiles. En particulier, sont apparues des décorations architecturales utilisées aux coins de la tour, dont la plupart ont été pulvérisées mais dont les décorations sont extrêmement raffinées. Les dragons sont toujours parmi les motifs dominants de décorations. Les dragons sont façonnés en volume rond ou sous forme de bas-relief, avec beaucoup d’ondulations, motif typique du temps des Ly. Après vient l’image d’oiseau divin (Kinari) en forme de statue ronde ou de bas-relief, ou des statues de couples de canards mandarins (fixées sur des tuiles de bec de souliers) (photo). A côté ce sont des motifs de décorations de fleurs et de feuilles et des motifs de nuages et d’eau (surtout sur des dalles de planchers et des briques de couverture, consistant en chrysanthèmes, en fleurs de lotus largement écloses ), parmi lesquels ressortent les décorations de chaînes de chrysanthèmes dans des cercles en série, à traits détaillés, donnant l’impression d’un tapis de brocart recouvrant la surface de l’objet (photo).
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3. Après un temps de regroupement, de restauration de nombreux vestiges pour essayer de voir la physionomie et l’envergure grandiose de la tour sacrée Sung Thiên Diên Linh, par là compléter les connaissances sur la sculpture et l’architecture du temps des Ly, les vestiges sont actuellement conservés et exposés au Musée de Hà Nam et sont en train d’être mis en valeur.
Nguyen Van Doan