Parmi les collectionneurs vietnamiens, bien peu pensent et parlent du travail de conservation de leur propre collection, quoiqu’ils soient en train de posséder beaucoup d’objets très sensibles et fragiles. Tous ne savent que se vanter d’avoir de riches objets antiques.
Un objet de bronze fragile, tout rouillé par le temps, enfoui profondement dans le sol, maintenant recueilli, aurait dû être traité avec soin, mais par contre n’est pas l’objet d’une telle considération, et est transmis de main en main sans gant de protection, ce qui aggrave la rouillure par la sueur. L’armoire vitrée le contenant est pleine de vapeur d’eau, ce qui a une mauvaise action sur l’objet.
Les objets en bois recueillis sont pleins de termites et de vers nuisibles et ne sont pas traités. Cet état s’aggrave avec le temps, non seulement pour l’objet même mais encore pour les objets avoisinant car les vers se multiplient très rapidement si on n’a pas de mesures pour les arrêter.
Les objets en papier et en étoffe sont dans un état plus grave. L’humidité réduit les documents, même en papier spécial, en lambeaux. Les livres en caractères chinois et sino-vietnamien sont tout moisis et sont dans un état vraiment lamentable. Les habits, les tapis, les oriflammes sont troués par les mites comme les trous de balles, comme on n’a pas de programme de conservation permanente et active, et le mal risque de s’étendre chaque jour plus large et menace de réduire l’objet antique à néant.
Ces phénomènes sont répandus chez les collectionneurs privés. Devant cet état de choses, ils sont impuissants par manque d’argent et de connaissances. D’autre part, ils ne s’inquiètent pas trop, pensant que ces objets peuvent encore tenir, en comparant avec la durée de la vie humaine.
Je me suis senti vraiment honteux quand j’accompagnais un collègue étranger dans une visite d’une collection privée. Elle secouait la tête tout le temps devant l’état de conservation dans les maisons privées et demandait pourquoi l’état ne les aide pas. J’évoque les raisons objectives, disant que l’état ne dispose pas de finances pour les aider. Sans parler des musées d’état locaux où l’état de conservation est encore pire par suite de la modicité des moyens. D’ailleurs, l’équipe des conservateurs préventifs et actifs du Vietnam est encore très faible et ne peut pas répondre à une telle socialisation.
Dans les pays développés, les collections privées sont considérées tout comme les collections d’état, car ce sont toutes des propriétés d’état, pourvu qu’elles soient légalisées. Une fois reconnues, ces collections bénéficient d’une maintenance annuelle par des spécialistes. En particulier, les objets précieux de l’état ont un régime de maintenance sévère et permanente.
Des cours de maintenance sont ouverts, financés par des organisations et des compagnies, visant à équiper des connaissances de conservation aux collections privées.
Notre pays est encore pauvre. L’équipe vietnamienne de conservation est encore faible. Le patrimoine culturel est riche… C’est la raison pour laquelle l’état n’a pas pu aider les collectionneurs privés. Nous espérons que les collectionneurs ne se montrent pas indifférents envers leurs propriétés qui sont journellement victimes des dégâts invisibles à l’oeil nu.
Pham Quoc Quan