La restauration des objets antiques est l’occupation quotidienne des musées mondiaux depuis toujours. Mais comment restaurer? Cette question nécessite pour chaque objet la création d’un conseil qui donne des directives pour la restauration. Les normes de la restauration doivent suivre les normes internationales.
L’orientation pour la restauration d’un objet antique doit être donnée par des specialistes non seulement dans le domaine de la conservation, mais encore d’autres domaines, suivant les objets. Pour un tambour de bronze cassé, trouvé dans la fouille, l’archéologue doit savoir la raison de cette cassure. Le Suédois O. Janse a montré que beaucoup d’objets du temps de Dong Son il y a 3000 ans ont été cassés pour des raisons de religion. Quand les vivants enterrent le mort avec des objets (dont beaucoup sont des tambours de bronze), pour couper les relations entre le monde des morts et le monde des vivants, ils doivent casser ces objets accompagnants. Ainsi, ces cassures “sympathiques” sont des messages sur la vie spirituelle, les croyances, un reflet de la culture immatérielle, qu’il ne faut pas restaurer, réparer selon notre désir. Les collectionneurs privés, certains musées n’ont pas besoin de connaître toutes les informations, et se mettent à restaurer à tort et à travers pourvu qu’on ait un objet antique intact, agréable à la vue.
Recoller les objets antiques cassés par une colle normalisée, cette colle devant varier suivant les matériaux. Les collectionneurs recollent avec de la colle “éléphant”, 502, etc, pour tous les objets. Cela présente le danger d’endommager les parties intactes quand la colle est trop forte.
La majorité des collectionneurs emploient des matières plastiques mélangées à une sorte de colle pour colmater les parties cassées de l’objet, ce qui fait que des matières chimiques risquent d’attaquer l’objet antique, que des parties intactes puissent être cassées ou fendues par suite des différences de dilatation thermique entre les partie intactes et les parties restaurées sous l’action de l’environnement, de la rempérature et du climat. De tels “pansements” des “blessures” de l’objet antique ne sont pas peu coûteux mais causent trop de dégâts à l’objet antique. Dans les musées, pour restaurer, réparer les objets antiques, on ne peut pas utiliser des matériaux plus durs que le matériau de l’objet même et surtout il ne faut pas employer de matières chimiques nuisibles. La restauration et la réparation n’utilisent que le plâtre et certains autres matières additives, suivant les normes et les formules.
Dans l’avenir, quand le pays entre dans l’intégration, quand la conservation et la restauration des patrimoines culturels doivent suivre les normes internationales, tous les objets antiques restaurés d’une manière arbitraire jusqu’ici doivent revenir à la manière normale, internationale, scientifique. Nous aurons à payer pour notre manière infantile de procéder, qui fait que l’objet antique subit encore un dégât de plus.
J’ai visité un centre français de conservation où des scientifiques sont en train de réparer les erreurs de leurs collègues du siècle dernier dont la restauration n’a pas suivi des normes scientifiques. Le prix pour rendre la peinture initiale à une statue de terre de 50cm de haut est de 100.000 USD, la statue ayant subi plusieurs repeintes avec des peintures qui ne sont pas du temps de la statue.
Notre responsabilité est de recommander aux collectionneurs de faire en sorte de ne pas avoir à payer pour des actes inconsidérés.
Pham Quoc Quan