À la fin du 19ème siècle, les colonialistes français ont envahi le Vietnam. Avant le risque de l’invasion étrangère, le peuple vietnamien a courageusement lutté contre les envahisseurs étrangers. La cour féodale organisa une résistance contre les envahisseurs étrangers, mais pour l’intérêt de la classe, elle a dû progressivement faire des concessions et finalement se rendre aux envahisseurs. Le Vietnam est passé d’un pays féodal indépendant à un pays colonial et semi-féodal. Après la première exploitation coloniale menée par les colonialistes français, la société vietnamienne a connu de grands changements. Le mode de production capitaliste a dominé celui de production féodale modeste, donnant naissance à l'émergence de nouvelles classes. La nouvelle structure des classes sociales au Vietnam a rendu les conflits sociaux plus complexes et plus profonds. La grande majorité de la population vietnamienne a vécu dans l’oppresion, l’injustice et la misère.
L’Oncle Ho a visité le temple des rois Hung et a rencontré une brigade d’avant-garde au temple de Den Gieng (photo documentaire)
Adolescent, Nguyen Ai Quôc- Ho Chi Minh fut témoin de la souffrance du peuple sous le joug colonial et féodal. Une prise de conscience qui le poussa très jeune à participer à la lutte contre le régime fiscal au Centre du Vietnam. Selon lui, la libération au Vietnam ne consiste pas seulement à libérer la nation de l’oppression au début du XXe siècle, mais aussi à libérer les travailleurs de toute oppression et exploitation. C’est le but de l’action révolutionnaire de Nguyen Ai Quoc- Ho Chi Minh. Doté d’un patriotisme ardent et refusant de marcher sur les traces de ses prédécesseurs, il se décida à créer sa propre voie de libération nationale.
Afin de réaliser cet objectif révolutionnaire, le 5 juin 1911, à bord du paquebot Amiral Latouche-Tréville à Sai Gon (nom de Ho Chi Minh-Ville avant 1975), Nguyên Tât Thành (nom de jeunesse de Ho Chi Minh), quitta le pays et commença son voyage à la conquête d’un nouveau salut national. Tout au long de son périple, le jeune patriote vietnamien opta pour le marxisme-léninisme et trouva le chemin pour libérer sa nation. Parlant de son intention de partir à l’étranger, il a répondu à un journaliste russe: "Quand j’avais 13 ans, j’ai entendu pour la première fois trois mots français: Liberté, égalité, fraternité. Pour nous, tous les blancs sont français. Les Français ont l'ai dit. Et à partir de ce moment-là, j’ai vraiment envie de me familiariser avec la civilisation française et de découvrir les mystères qui se cachent derrières ces mots".
Le 5 juin 1911, à l’âge de 21 ans, Nguyen Tat Thanh sous le nom de Van Ba, quitta le port de Nha Rong (Maison de Dragon) à Sai gon (Ho Chi Minh-Ville d’aujourd’hui), s’activant à l’étranger à la recherche de la voie du salut national. Au cours des années 1911-1920, Nguyen Ai Quoc traversa de nombreux pays et des continents. Il a dû faire beaucoup de travaux pour gagner la vie, s’étudier soi-même et participer aux activités patriotiques à l’étranger, par exemple, aide-cuisinier, photographe, serveur, etc, Durant toutes ces années passées à l'étranger, Nguyen Ai Quoc a vécu d'expédients. Mais jamais il n'a dévié du chemin qu'il s'était tracé: rien n'aurait pu le décourager, pas même le terrible froid hivernal de l'Europe. «Le patriotisme, la jeunesse, l’aspiration à l’indépendance et l’aspiration à la liberté lui ont tenu lieu de bagage. Le futur Président Hô Chi Minh a choisi de vivre et de travailler auprès des ouvriers opprimés pour comprendre ce qu'était leur vie. C’est sans doute la raison pour laquelle il était si attaché aux droits fondamentaux de l'homme, le droit à la vie et au bonheur». Par conséquent, c’est également la période où Nguyen Ai Quôc passa beaucoup de temps pour se renseigner sur la vie des peuples opprimés et pour étudier de grandes révolutions dans le monde. Par conséquent, Nguyen Ai Quoc a reconnu qu’à n’importe où dans le monde, on trouva ici des riches, des pauvres, des exploitateurs et des opprimés. Dans les pays d’origine ou les pays coloniaux, on trouva de bons français et américains et aussi de mauvais français et américains, et des blancs opprimés et des blancs oppresseurs. Après avoir vécu et travaillé à l’étranger pendant une longue durée, il fut témoin de la vie des travailleurs dans plusieurs pays, Nguyen Ai Quoc a apprécié: "Malgré que la couleur de la peau humaine soit différente, il existe seulement deux types de personnes dans le monde, ce sont l’exploiteur et l’exploité. Et il n’y a qu’une vraie fraternité: la fraternité prolétarienne".
À l’issue de ces premières années de quête de la voie du salut national, Nguyên Tât Thành trouva celle de la libération nationale. Cela fut le deuxième grand tournant de sa vie révolutionnaire, marqué par son départ fin 1917 de la Grande-Bretagne pour retourner en France. Il rentra dans ce pays pour participer au mouvement des Viêt kiêu (Vietnamiens résidant à l’étranger) ainsi qu’à celui des ouvriers français.
À cette époque-là, il se joignit à la lutte des travailleurs, participant aux activités politiques, socioculturelles, scientifiques et artistiques, ainsi qu’à plusieurs organisations politiques, adhérant notamment à la Section française de l’Inter-nationale ouvrière (SFIO), prédécesseur du Parti socialiste français.
La conférence de la paix de Paris de 1919, une conférence internationale sur le repartage des parts de marche du monde entre les vainqueurs de la Première Guerre mondiale, débute le 18 janvier 1919 et se termine en août 1919. Le 18 juin 1919, sous le nom de Nguyên Ai Quôc, au nom des patriotes vietnamiens en France, il envoie à la Conférence de Versailles les "Revendications du peuple annamite", qui réclamaient la liberté des peuples des pays coloniaux.
Les "Revendications du peuple annamite" ont résonné à travers l'opinion publique internationale, le message le plus important étant que le peuple vietnamien aspire à une indépendance réelle et reconnue par la communauté internationale. Depuis lors, le monde connaît le nom "Nguyễn Ái Quốc" ("Nguyễn le patriote").
Les historiens estiment qu’il s’agissait de la première Déclaration politique moderne dans l’histoire du Vietnam. L'important est que Nguyên Ai Quôc a été le premier à porter la question politique du Vietnam au monde, pour exiger des droits fondamentaux et légitimes pour le Vietnam. Nguyên Ai Quôc créa "L'Association des patriotes vietnamiens" et adhéra au Parti socialiste français (parti de la classe ouvrière à l'époque).
En juillet 1920, après avoir relu plusieurs fois la première ébauche des thèses sur les questions nationale et coloniale de V.I Lénin. Nguyen Ai Quoc a affirmé: "C’est ce qui nous est nécessaire, c’est la voie de nous libérer", il trouva la voie de la libération nationale de la classe prolétarienne. Les thèses ont lui fourni une base théorique importante pour les conclusions qu’il a tirées de l’enquête sur la pratique de la nation et du monde sur la voie de la libération nationale et du développement national.
En décembre 1920, il assista au XVIIIe Congrès du Parti Socialiste Français réuni à Tours où les membres d'élite prirent la décision de fonder le Parti communiste et d'adhérer à la 3e Internationale. il fut présent en qualité de seul délégué officiel des pays colonisés de l’Indochine. Il vota, comme la majorité des délégués participants, pour la IIIe Internationale (Internationale communiste), et participa à la création de la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), futur Parti communiste français (PCF). Nguyên Ai Quôc fut de ceux-là et devint donc l'un des fondateurs du Parti Communiste Français et en même temps le premier communiste vietnamien. Ce fut là un tournant décisif dans la pensée de Hô Chi Minh - du patriotisme au socialisme, et au communisme.
En 1921, il fut l’un des fondateurs du groupe militant de l’Union intercoloniale, dédiée à des réflexions sur la domination et les voies d’indépendance dans les colonies françaises. Il prit alors le nom de Nguyên Ai Quôc. Fort de ses idées anticolonialistes, en juin 1923, il quitta clandestinement la France pour se rendre à Moscou. Il y rejoignit l’administration soviétique et y renforça ses convictions politiques.
De 1920 à février 1930, ce fut une période très importante dans la vie et la carrière de Nguyen Ai Quoc - Ho Chi Minh. Ce fut la période de ses