En jullet 1939, le Président de la République française Albert Lebrun signa un décret qui permet le recrutement des indigènes à travailler dans l'équipe de recherche scientifique de l'École française d'Extrême-Orient (EFEO), dont un premier vietnamien fait partie du Comité permanent.
Des membres et employés vietnamiens à l'École française d'Extrême-Orient en 1936
(photo de la Bibliothèque des sciences sociales)
L’EFEO a réuni des orientalistes, des érudits vietnamiens dans le monde des savants à cette époque (archéologues, officiers militaires (envoyés spéciaux), moines, missionnaires, linguistes, ethnographes, botanistes, architectes, etc) comme Louis Finot, Henri Maspero, Henri Parmentier, Louis Malleret, Paul Lévy, George Cœdès, Léon Vandermeesch, Gustave Dumoutier, Etienne Edmond Lunet de Lajonquière, Léopold Cadière, Maurice Durand, Auguste Bonifacy, Henri Cordier, Paul Pelliot, Louis Bezacier, André-Georges Haudricourt…
Le ministre de l’Éducation nationale de la République démocratique du Vietnam Nguyen Van Huyen (assis au milieu) lors de la cérémonie de remise de la Bibliothèque au Comité scientifique de de l'État, photo prise en 1959. (photo de la Bibliothèque des Sciences sociales)
Le point marquant de l’EFEO constitue la méthode positive de recherche scientifique et des enquêtes ethnographiques sur le terrain. Grâce à l'EFEO et à l'esprit scientifique en Europe, les monuments historiques et les vestiges du Vietnam et du Champa à ce moment-là ont été préservés et protégés; Des ruines comme Angkor au Cambodge, des monuments patrimoinaux comme le Temple de la Littérature (Van Mieu- Quoc Tu Giam) à Hanoi, la pagode au Pilier unique à Hanoi, la pagode de But Thap à Bac Ninh, etc, ont été restaurés.
Selon le Décret du 3 avril 1920, l'École française d'Extrême-Orient a officiellement accepté des assitants, secrétaires, traducteurs compétents en Han-Nom, peintres, photographes, sculpteurs, etc, qui étaient indigènes. En juillet 1939, le Président de la République française Albert Lebrun signa un décret qui autorisa le recrutement des indigènes à travailler dans l’équipe de recherche scientifique de l’EFEO.
Le premier chercheur vietnamien en tant que membre permanent de l’École française d'Extrême-Orient était monsieur Nguyen Van Huyen. Selon Amaury Lorin, dans le livre Paul Doumer: gouverneur général d'Indochine (1897-1902), depuis son retour au Vietnam en 1935, M. Huyen enseigne à l’École du protectorat jusqu’en 1938,. Il intègre cette même année l’EFEO, en tant que détaché de l’enseignement pour un an. L’année suivant, il est nommé member temporaire, puis membre permanent dès 1940. Dans le même temps, il fait partie du Comité de recherche scientifiques de l’Indochine (1941-1945). En outre, on se trouve des assistants chercheurs, peintres, collaborateurs vietnamiens tels que Nguyen Van To, Nguyen Van Khoan, Tran Van Giap, Nguyen Thieu Lau, Tran Ham Tan, Le Du, Nguyen Trong Phan, Cong Van Trung, etc. Ces intellectuels vietnamiens ont apporté certaines contributions à la coulée historique de recherche scientifique de l’EFEO, ils ont contribué à jeter les bases des sciences humaines et sociales modernes au Vietnam.
Avec une équipe forte, l’École française d'Extrême-Orient ont mené des recherches approfondies dans plusieurs domaines comme les sciences humaines, l’éducation, la culture populaire, les coutumes, la littérature, l’inscription, des études bouddhistes, les recherches sur l’histoire du Vietnam et celle de l’Asie du Sud-Est.
Le Musée Blanchard de la Brosse construit en 1929 à Sai Gon, est l’un des musée de l’EFEO, l’actuel Musée d’Histoire de Ho Chi Minh-ville.
Pour servir la science, l’École française d'Extrême-Orient a fondé et équipé de très grandes bibliothèques et musées tels que la Bibliothèque de l’EFEO (l’actuelle bibliothèque des sciences sociales ), le Musée Louis Finot (l’actuel Musée National d’Histoire du Vietnam), le Musée Henri Parmentier (l’actuel musée de sculpture cham de Da Nang), le Musée Blanchard de la Brosse (l’actuel Musée d’Histoire de Ho Chi Minh-ville), le Musée Khai Dinh (l’actuel Musée des antiquités de la cour royale de Hue), etc. Très tôt, l’École française d'Extrême-Orient a attaché de l’importance à la formation et l’enseignement, des travaux d’édition des recherches en publiant des monographies et des revues scientifiques. Un esprit scientifiques très français est au cœur de l'Indochine.
Jusqu’à présent, les recherches des savants de l’EFEO traduites en vietnamien sont en petite quantité. Espère que les grandes oeuvres sur l’archéologie, l’architecture cham, l’histoire et l’art des auteurs comme Henri Parmentier, Louis Malleret, Louis Bezacier, Louis Finot, etc seront bientôt publiés en vietnamien dans un proche avenir.
MNHV