Jusqu’à présent, Sai Gon est toujours considérée comme une “une nouvelle terre de trois cents ans”, une “ville jeune” de plus d’un siècle. Cependant, des traces sur le territoire de Sai Gon ont indiqué que cet endroit était une “ancienne ville urbaine” depuis le début de l’ère chrétienne. Jusqu’à présent, les 20 siècles ont passés, à n’importe quelle période, Sai Gon garde toujours sa position géographique centrale et joue un rôle majeur dans le développement et les échanges économiques et culturels de la région du Sud. Lea port commercial de Sai Gon, d’un point de vue historique, peut-être considéré comme une particularité fondamentale de “la zone urbaine” de Sai Gon.
Du Ier au VIIe siècles, le centre de développement de la culture d’Oc Eo était la région du Sud-ouest, la région de Sai gon s’est située au nord de la zone centrale. Les vestiges de la culture d’Oc Eo dans la région de Can Gio sont exprimés par la présence d’un système de dizaines de sites archéologiques datant du IVe-VIe siècles, qui étaient la résidence et le lieu de production de nombreux types de briques et de poteries. Sur des monticules et le long des rivières et des ruisseaux, de nombreux fragments de poteries des marmites, des cruches, des jares, des couvercles, des théières trouvés sont des ustensiles quotidiens utilisés dans la vie de l’ancien peuple. Depuis 500 ans avant JC, Can Gio était le centre du bassin de la rivière de Vam Co- Dong Nai, en raison de la position de l’embouchure de la rivière et de la baie, cette région a créé une “ville portuaire” qui développait le commerce maritime avec des îles et des archipels en Asie du Sud-est et avec la région du golfe indien. Aux premiers siècles de notre ère, lorsque la région d’Oc Eo- Ba The (An Giang) devint un port commercial animé de l’ancien royaume de Phu Nam, à Can Gio, il ne reste que quelques groupes ethniques vivant en exploitant les produits de la mer et de la mangrove, en produisant certains types de briques et de poteries, pour répondre aux besoins de la résidence dans les terres basses de la rivière de Vam Co- Dong Nai en aval.
En même temps, dans la zone intra muro de Sai Gon, il y a eu de nombreux travaux de construction effectués sur de hauts monticules ou au bord des rivières et ruisseaux. Au monticule Go Chua (Phung Son Tu- 11e arrondissement), on a découvert de grands briques; des fragments de poteries d’Oc Eo; des fragments de vases, de cruches, de becs, et de couvercle de thétière; des reliefs en terre cuite en forme de humain, etc. À d’autres endroits, on a trouvé des matériaux de contruction en briques, pierre et poterie, etc. La plupart des vestiges trouvés sont des temples et tours, mais il est certain que le peuple de l’époque d’Oc Eo a non seulement construit des monuments architecturaux religieux, mais, jusqu’à présent, il n’y a pas encore trouvé beaucoup de vestiges de logement et de lieux de vie. Dans le district de Binh Chanh, des pieux de la maison sur pilotis sont trouvés le long d’anciens ruisseaux, au 9e arrondissement, on a découvert une piroque monoxyle située à 1,5 m de profondeur sous la couche de boue au bord de la rivière Tac- un bras de la rivière Dong Nai. Cette piroque monoxyle est assez intacte, elle mesure environ 7m de long, 1m de large, sa forme ressemble à celle des piroques du peuple Ma et Stieng à présent. La datation par le carbone 14 de cette ancienne barque est de 1.300 + 60 ans avant notre ère, soit environ VIIe siècle. Cet objet est une relique importante qui contribue à comprendre le propriétaire de cette région pendant la période historique ci-dessus mentionnée.
Depuis le 7e siècle, la zone du Sud connaît de nombreux changements sur la politique, la culture et l’ethnie. Le royaume de Phu Nam a décliné, mais les communautés de cet endroit ont continué à maintenir la tradition de la culture d’Oc Eo dans le contexte des changements de la société et de l’histoire. Au cours de cette période, la région de Sai Gon s’était située loin de deux centres commerciaux et politiques de l’Asie du Sud-Est continentale, ce sont le centre commercial- le port commercial déplacé vers la péninsule de Malacca, et le centre politique formé dans la région du lac Tonle Sap. Par ailleurs, La coexistence entre les groupes ethniques autochtones dans les régions du bassin de Dong Nai au Sud-est (Ma, Stieng, etc) et les Chams, les Khmers a rendu les nuances culturelles de plus en plus diverses. On peut la trouver clairement à travers des vestiges et reliques récemment découverts datant du VIIIe au Xe siècle, à Dong Nai supérieur (Dạh Đờng- grand rivière) à Dong Nai inférieur, près de la mer Ba Ria (Thu Lai- Ba Li)- Vung Tau. Dans la région de Can Gio, les zones basses de Binh Chanh ou les monticules à Cu Chi, Hoc Mon, on a découvert encore de catégories de céramiques de différentes origines comme des cruches, jarres, pots à chaux Cham, des lampes en poterie de la culture d’Oc Eo, des vases khmers, des briques de grande taille, etc, des tables de broyage et pilon en pierre (pensani) très populaires dans la culture d’Oc Eo et aussi dans la culture du Champa. Les vestiges de l'architecture religieuse trouvés au monticule Go Cay Mai se composent des briques et tuiles de grande taille, deux pièces en or sculptées, des blocs de pierre et une statue de Vishnu en grès, etc, une statue de Lokesvara découverte dans la zone de ruisseau Lo Gom, des murs fortifiés par de grandes briques, des blocs de pierre et statues en bronze trouvés aux fouilles dans les rues Le Hong Phong- Tran Hung Dau, des têtes de cheval en pierre trouvés à la pagode de Giac Quan (Go Vap), etc. Ces traces au dessus sont extrêmement rares, mais, elles reflètent aussi l’existence d’une “ancienne ville urbaine” avec de nombreux monuments religieux et de grands bâtiments grandioses.
Depuis le début du XVIIe siècle, Sai Gon et Ben Nghe devinrent successivement des ports fluvials, des marchés, des centres des impôts, des centres politiques et administratifs (1689), des centres commerciaux du “Xu Đang Trong” (pays de l’intérieur au sud du Hoanh Son, par opposition au pays de l’extérieur, le nord, domaine des seigneurs Trinh) et “Gia Đinh kinh” (1970) des seigneurs Nguyen et de la dynastie des Nguyen (1802). La position militaire, politique, économique et culturelle de Sai Gon dans le delta du Mékong est affirmée.
En passant par des événements politico-militaires pendant près de 300 ans, des fortifications (remparts de Ban Bich- 1772), citadelle (citadelle de Gia Dinh- rempart de Quy construits par Nguyen Anh en 1790, le rempart de Phung reconstruit par le roi Minh Mang en 1835 sur la base d'une petite partie du rempart de Quy, la grande forteresse de Ky Hoa et d’autres monuments ont été démolis, mais, il est certain que leurs fondations et leurs traces sont encore cachés dans le sol. Le développement vigoureux de la société et de l’économie se reflète à travers les vestiges sur le système portuaire de Ben Nghe, de Xom Lo Gom, de lieux de sépulture, des momuments de l’architecture religieuse comme temple, pagode, sanctuaire, etc.
Les chercheurs ont découvert des milliers d’objets en terre cuite des Viêt, des chinois, des Chams, tels que des marmites en terre cuite, des théières, des lampes émaillées blanches, des pots à chaux, des cruches en faïence, etc, dans les endroits de la rue de Ton Duc Thang, des ruisseaux de Thi Nghe, au bord de la rivière de Ben Nghe. Les marchandises du système des ports commerciaux de Sai Gon se composent des produits des métiers artisanaux concentrées dans certains endroits comme Xom Chieu, Xom Chi, Xom Lo Voi Xom Lo Gom, etc. Une partie de “Xom Lo Gom” de Sai Gon a été trouvée dans le village de Hoa Luc- Phu Dinh (8e arrondissement). C’est le four de Hung Loi qui fontionnait du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. En compagnie du four Cay Mai (11e arrondissement), la zone de production de céramiques de Sai Gon a produit encore de nombreuses céramiques décoratives et domestiques uniques, très préférés non seulement dans le Sud, mais également dans d’autres régions dans l’ensemble du pays. Dans la première moitié du XXe siècle, en raison du processus de l’urbanisation, la zone de céramiques de Sai Gon n’a plus les conditions pour développer la production; ensuite, la tradition et les techniques de prodution de la “céramique de Sai Gon” étaient présentes dans la céramique de Bien Hoa (province de Dong Nai) et la céramique de Lai Thieu (province de Binh Duong), etc.
Les anciennes sépultures sont une source de documents historiques qui fournit des informations majeures. On peut citer les sépultures de Vuon Chuoi, de Phu Tho; les anciennes sépultures de Phu Nhuan, de Xuan Thoi Thuong, les anciens tombes de Go Cat et de Binh Trung au 2e arrondissement, à la rue Nguyen Tri Phuong, Pasteur, dans le jardin de Dinh Thong Nhat, etc. La sépulture la plus remarquable est celle de Xom Cai, lors qu’on dégage le cimetière de Xom Cai (au 5e arrondissement), on a découvert des deux tombes inconnus; le dégagement de deux tombes montre qu’elles ont été enterrés ensemble (homme à gauche et femme à droite), mais le cadavre de la femme soit parfaitement sec et intact, recelant un secret d’une méthode “d’embaumement” unique. Les deux tombes datent du milieu du XIXe siècle. Récemment, l’ancienne tombe de Xuan Thoi Thuong (Hooc Mon) a également contenu une “momie d’un homme” similaire. Situé au bord du ruisseau de Giong Ong To et s’écoulant vers la rivière Sai Gon, l’ancienne zone funéraire de Go Cat (au 2e arrondissement) renferme encore des dizaines de tombes contruits en latérite- un type de matériaux de construction très populaire à Gia Dinh avant le XXe siècle. Ici, il y a deux grandes tombes composées, les deux stèles en pierre indiquant clairement le nom, la position des propriétaires de deux tombes. Ces deux tombes datent de 1819 et 1851. La plupart des grandes tombes découvertes appartient aux classes supérieures qui vivaient à Sai Gon dans le première moitié du XIXe siècle. On a trouvé beaucoup d’objets d’enterrement précieux comme des bagues en or, des colliers en or, des peignes en écaille, etc. Actuellement, certaines tombeaux des personnages historiques de la dynastie des Nguyen sont encore bien conservées.
La période de formation de Ben Nghe et de Sai Gon reflète le processus de la convergence des peuples très rapide des Vietnamiens et des Chinois. Les pagodes, les temples, les sanctuaires, etc, construits en 300 ans montrent la diversité et la convergence culturelle de nombreuses communautés et les activités spirituelles dans leur vie. Outre les activités religieuses, les pagodes ici et plusieurs autres pagoges du Sud ont également des activités sociales très actives. Les pagodes les plus représentatives sont celle de Giac Lam (arrondissement de Tan Binh) et cellle de Giac Vien (11e arrondissement). Le festival du temple plus important est le festival Ky Yen (Cau An) avec de nombreux rites, en particulier, Hat Boi (théâtre classique avec chants et gestes) est un type d’art indispensable.
Au milieu du XIXe siècle, après la conquête de Ben Nghe- Sai Gon (1861), afin de servir l’occupation et la domination à long terme de l’ensemble de la Cochinchine, les autorités militaires français ont préconisé la rénovation et la construction de l’endroit de Ben Nghe, à partir du centre politico-militaire de la dynastie des Nguyen devenant la “chef-lieu” du gouvernement colonial de l’Indochine. Sai Gon a commencé à être développé selon le style urbain occidental avec un programme de planification scientifique et détaillée. À partir de la fin du XIXe siècle, les travaux de construction à Sai Gon qui étaient principalement situés le long du port de Ben Nghe, dans les hauts monticules et créent une zone centrale de la ville. Alors, Cho Lon était le centre de la production artisanale du peuple chinois, vers le début du XXe siècle, Cho Lon s’urbanisa peu à peu, mais il conserve encore les nuances d’un commerce du quartier “chinois”. Sai Gon est essentiellement un centre politico-culturel et Cho Lon est une zone commercicale où concentre les marchés de gros des produits agricoles.
Selon plusieurs chercheurs, le Vietnam au début du XXe siècle n’était pas encore urbanisé et n’avait pas encore d’une culture urbaine. Ses capitales se concentrent souvent sur les fonctions administrative et militaires, bien qu’elles soient le centre du pays, mais en raison du fort impact des zones rurales environnantes, presque la nature urbaine est assez faible. Les ports commerciaux, malgré les ports maritimes ou fluviaux, ne sont en réalité que des quais de transbordement et de service qui ne sont pas liés aux zones de production des marchandises. Depuis sa création et dans son processus de développement, les villes de Sai Gon- Cho Lon sont toujours associées aux zones de production des produits de l’artisanat de la région du Sud-Est et au grenier à riz au delta du MéKong; le riz et les produits agricoles sont les marchandises les plus importantes.
Ces facteurs ainsi qu'un plan concret à long terme ont transformé Sai Gon- Cho Lon en une zone urbaine, un port commercial de style occidental, par exemple, à partir des infrastructures telles que le transport terrestre remplaçant la circulation sur les canaux, le système électrique, des égouts souterrains, le traitement des déchets et l’hygiène urbaine, etc, jusqu’au développement des services, à la formation de la population urbaine et de la culture urbaine, des quartiers résidentiels, des quartiers commerciaux, les églises, les places, les bureaux, les intitutions culturelles (la bibliothèque, théâtres, cinémas, stades, etc). Les grands bâtiments architecturaux tels que le siège de la Compagnie de transports maritimes de Hoang Gia (Ben Nha Rong), la cathédrale de Notre- Dame de Paris, les musées de la ville, le Musée de l’histoire de Ho Chi Minh-ville, le tribunal, le siège du Comité populaire de la ville, etc, deviennent des monuments typiques grâce à l’harmonie entre l’architecture et les fonctions d’usage, malgré que plus d’un siècle a passé. En particulier, Sai Gon est le lieu où les premières bases industrielles sont formées, on doit citer le chantier naval de Ba Son, qui a été construit sur les bases de Xuong Thuy à partir de la fin du XVIIIe siècle. Depuis la fin XIXe siècle, plusieurs usines et chantiers ont été construits ici, et Sai Gon a été devenu un centre industriel dans la région du Sud.
Au cours du processus de l’histoire, avec sa position en tant que port commercial, centre économique et culturel, Sai Gon est toujours considéré une ville typique et représentant la région du Sud dans tous les domaines. Il convient de noter que Sai Gon a depuis longtemps été la capitale de l’administration coloniale et la capitale du gouvernement du Sud avant 1975. C’est pourquoi, Sai Gon avait les caractéristiques d’une ville qui était autrefois un centre politique. Les éléments ci-dessus créent une ancienne zone urbaine de Ben Nghe- Gia Dinh, une ville unique de Sai Gon différente par rapport à Ha Noi et à Hue- les deux villes sont également le centre du pays pendant les différentes étapes de développement.
Dr. Nguyen Thi Hau (texte)