À travers des documents, on peut affirmer que la formation du réseau routier colonial (transport routier) du Vietnam a fait partie de l’oeuvre d’exploitation coloniale des colonialistes français à partir de 1897. Un an auparavant, le mouvement de Can Vuong fut officiellement éteint, les colonialistes français achèvent fondamentalement l’oeuvre de pacification militaire et établissent l’appareil de domination au Vietnam.
L’amélioration du réseau routier en particulier et du système de transport en général deviennent très nécessaires. D’après des points de vue des français, “sans voies routères, voies ferrés et canaux, certainement, les entreprises ne peuvent pas mener des actions productives et les habitants indigènes risquent de tomber sur de nombreux problèmes humains et sociaux” (Aumiphin J.P, la présence financière et économique française en Indochine 1858-1939, page.109). Le 22 mars 1897, un plan intitulé “le Programme d’action” lancé officiellement par les colonialistes français qui se compose de septs clauses dont le troisième (l’exécution des grands travaux prévus à l’Indochine, tels que la construction du réseau ferroviaire et routier, des canaux et de quais, tout ceux qui sont nécessaires à l’exploitation)- c’est l’un des conditions de base nécessaires pour le développement du transport et du trafic routier du Vietnam.
Le pont de Long Bien (pont de Doumer)- un des réalisations majeures du gouvernement indochinois dans le réseau routier au début du XXe siècle (photo: Internet)
En 1912, le gouverneur général de l’Indochine Albert Sarraut a signé la décision de construire un réseau routier de l’Indochine (y compris trois pays: Vietnam, Laos et Cambodge). Le 18 juin 1918, il continua de promulguer un décret sur la classification des principales lignes routières en Indochine et les baptise successivement la route coloniale, la route régionale (c’est la route provinciale pour les provinces du Sud) et la route d’accès. En termes d’importance et d’influence du réseau routier, dans ses oeuvre “Les travaux publics de l’Indochine”, Pouyanne a affirmé que “la route coloniale correspondante à la route nationale en France, a un impact direct sur l’économie, la politique et la stratégie de développement en Indochine. La route coloniale est devenue le principal axe du réseau routier au Vietnam en particulier, en Indochine en général.
Après la promulgation du décret du 18 juin 1918, le réseau routier colonial en Indochine se compose des 18 routes coloniales suivantes:
- La route coloniale n01 est la ligne la plus importante, allant de la frontière chinoise à la frontière thaïlandaise, relisant les capitales du Tonkin, de l’Annam et du Cochinchine, et du Cambodge (Cao Mien). La longueur totale de cette ligne est de 2566km, presque la même distance de Paris à Moscou (A.A. Pouyanne, Les travaux publics de l’Indochine, page.71), la route coloniale n01 est également baptisée le route mandarine.
La route de Thien Ly, datant de la dynastie des Nguyen, la route coloniale n01 à l’époque coloniale française, actuellement baptisée la route nationale 1A
- La route coloniale n02, longue de 328 km, relie Hanoi à Ha Giang en passant par Phu Lo, Vinh Yen, Viet Tri, Phu Doan, Tuyen Quang.
- La route coloniale n03 (231 km) relie Ha Noi à Cao Bang, en passant par Phu Lo, Thai Nguyen, Bac Can, Nguyen Binh.
- La route coloniale n04 (1.500 km) relie Mong Cai à Vientiane en passant par Lang Son, Cao Bang, Ha Giang, Lao Cai, Lai Chau et Luang Prabang.
- La route coloniale n05 (100km) relie Ha Noi à Hai Phong en passant par Hai Duong.
- La route coloniale n06, (514 km) relie Ha Noi à Vientiane en passant par Hoa Binh, Suoi Rut et Sam Nua.
- La route coloniale n07, (515 km) relie Luang Phabang à Vinh en passant par Xieng Khoang, Muong Xen et Cua Rao.
- La route coloniale n08 (272 km) relie Vientiane à Vinh.
- La route coloniale n09 relie Vientiane à Hue, en passant par Dong Ha.- La route coloniale n010 (38 km) relie Pakse à Ubon (Thaïlande).
- La route coloniale n011(107 km) relie Thap Cham à Da Lat.
- La route coloniale n012 (178 km) relie Phan Thiet à Da Lat.
- La route coloniale n013 (504 km), relie Sai Gon à Vientiane, en passant par Loc Ninh, Kratiê Stung Treng
- La route coloniale n014 (646 km), relie Sai Gon à la côte centrale, en passant par Loc Ninh, Dak Lac.
- La route coloniale n015 (97,8 km), relie Sai Gon à O Cap 9 (Vung Tau aujourd’hui).
- La route coloniale n016 (342 km), relie Sai Gon à Ca Mau, en passant par Can Tho, Soc Trang.
- La route coloniale n017 relie Phnom Penh à Kampot et Ha Tien, reliant Cao Mien à la mer.
- La route coloniale n01B (383 km), succédant à la route coloniale n01, relie Phnom Penh à Siem Reap, via Angkor (Selon l’auteur Duong Kinh Quoc, Vietnam- les faits historiques, la maison d’édition de l’Éducation, 2003, page 380).
Après la fin du Premier Guerre mondiale, c’est une époque où “Les groupes capitalistes françaises s’intéressent de plus en plus aux produits agricoles tropicaux de l’Indochine. Le caoutchouc et le café sont à ce moment-là considérés comme des produits majeurs. Le thé, la canne à sucre, des plantes oléifères et plantes à fibres peuvent être cultivés à grande échelle”, dans les “terres rouges” (ce sont la région des hauts plateaux et une partie du Sud-est du Vietnam. En indochine, le centre de cette région correspond à la zone située entre le fleuve Mékong et la chaîne de montagne de Truong Son) au Vietnam. Par conséquent, l’ouverture du réseau routier dans les zones d’exploitation (café, caoutchouc, etc) et le transport des produits vers les ports d’exportation sont considérés comme la première tâche et majeure des travaux publics de l’Indochine à cette époque-là (A.A. Pouyanne, les travaux publics de l’Indochine, page.67)
Sur cette base, les colonialistes français ont transformé quatre lignes routières en routes coloniales, ce sont les voies de circulation suivantes:
- La route n019: Quy Nhon- Pleiku, Bu Dop- Kon Tum.
- La route n020: Di Linh- Xuan Loc.
- La route n021: Ban Tua- Bien Hoa.
- La route n022: Kompong Cham- Go Dau Ha.
Schéma du réseau routier de l’Indochine à l’époque coloniale française (image: Internet)
Après la classification et l’affirmation le rôle le plus important du réseau routier, les routes coloniales sont continuellement rénovées et améliorées. Chaque année, des dépenses d’investissement pour la rénovation et la réparation sont de 600.000 à 1 million de piastre indochinoise (en 1913, une piastre équivalent à 2,5 francs).
On peut constater que le réseau routier colonial du Vietnam à l’époque coloniale française a été complètement construit dans les premières années après la Première Guerre mondiale. Dans le sytème routier à cette époque-là, la route coloniale est la route le plus grande, la plus longue et la voie de circulation majeure reliant les provinces et les régions.
En substance, le réseau routier coloniale est l’héritage des lignes routières préexistantes, dont les français continuent à les réparer et améliorer.
Le réseau routier colonial et son influence majeure sur l’économie, la politique, la culture et la société à l’époque coloniale française étaient la condition préalable nécessaire et fondamentale pourqu’ils deviennent des routes nationales modernes.