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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

07/02/2025 13:17 161
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Après près de 2 000 ans de mystère, des chercheurs ont (à nouveau) réussi à mettre en lumière des textes inédits dans l'un des énigmatiques rouleaux d’Herculanum, annonce l'AP.

 
 

En 2023, plusieurs chefs d'entreprise du secteur technologique finançaient le Vesuvius Challenge. De l'argent était offert à quiconque parviendrait à déchiffrer les rouleaux de papyrus carbonisés par l'éruption du Vésuve en l'an 79 apr. J.-C., retrouvés dans la Villa Dei Papiri ("Villa des papyrus") à Herculanum. De premières lettres en grec ancien étaient alors décelées pour la première fois, formant le mot "pourpre". Puis, trois chercheurs annonçaient avoir déchiffré environ 5 % d'un rouleau. Plus récemment encore, d'autres révélaient y avoir identifié des indices permettant d'identifier la tombe perdue de Platon.

Ce mercredi 5 février 2025, le Vesuvius Challenge a annoncé une nouvelle "percée historique", relayée par l'Associated Press (AP) : des scientifiques sont parvenus à générer la toute première image de l'intérieur de l'un des très fragiles rouleaux antiques, l'un des trois conservés à la bibliothèque Bodléienne de l'université d'Oxford (Angleterre). Et il contiendrait "plus de texte récupérable que tout ce que nous avons jamais vu dans un rouleau d'Herculanum scanné", s'enthousiasme auprès de l'agence de presse le cofondateur du concours, Brent Seales, informaticien à l'université du Kentucky (États-Unis).

IA et rayons X à la rescousse du déchiffrement

Si la chaleur et les cendres volcaniques du Vésuve ont permis de préserver les papyrus, elles les ont aussi transformés en des blocs carbonisés de la taille d'une barre de chocolat, si fragiles qu'ils se désintègrent lorsque les experts tentent de les dérouler physiquement. Depuis plus de 250 ans, ces derniers tentent ainsi de trouver des moyens de déchiffrer (sans douleur) ces précieux parchemins, dont la grande majorité est conservée à la Bibliothèque nationale Vittorio Emanuele III de Naples (Italie). Les informations qu'ils renferment pourraient considérablement enrichir nos connaissances de la pensée antique.

De grands espoirs reposaient donc sur le papyrus PHerc. 172, offert à Oxford au XIXe siècle par Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile. Dans le laboratoire du Diamond Light Source, il a été scanné grâce au synchrotron, un type d'accélérateur de particules qui fait circuler des électrons à très grande vitesse dans un anneau. Il génère ainsi une lumière extrêmement intense, y compris des rayons X de haute énergie qui permettent de pénétrer sans les matériaux très denses, comme les rouleaux carbonisés d'Herculanum.

Les scientifiques ont ensuite utilisé l'intelligence artificielle pour assembler les images obtenues, repérer l'encre indiquant les zones où se trouvent des écrits et améliorer la clarté du texte. Ce processus a permis de créer une image 3D du rouleau, virtuellement "déroulé" sur ordinateur grâce à une technique appelée segmentation. L'IA, dans son état actuel, a toutefois encore des limites. Jusqu'à présent, peu de texte a été déchiffré dans les plusieurs colonnes de textes, si ce n'est le mot écrit en grec ancien διατροπή, "dégoût".

Vers une "renaissance" des papyrus d'Herculanum

"Nous sommes encore au début d'un long processus, explique à l'AP Peter Toth, conservateur des collections grecques à la Bodléienne. Nous avons besoin de meilleures images, et ils [les chercheurs d'Oxford, ndlr] sont très positifs et très, très confiants quant à leur capacité à encore améliorer la qualité des images et la lisibilité du texte."

Ils espèrent également que les sources de lumière synchrotron pourront être déployées localement, afin d'éviter que les fragiles papyrus ne soient déplacés à travers le pays, voire le monde. D'autres spécialistes sont en outre invités à se joindre à l'effort commun pour peut-être, enfin, reconstituer le texte complet d'un rouleau. Richard Ovenden, bibliothécaire en chef de la Bodléienne, déclare à ce sujet auprès du Guardian 

 

https://www.geo.fr/

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