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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

14/08/2024 11:10 577
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La restauratrice Bethan Bryan travaillant à la reconstitution du protège-bras romain pour son exposition au British Museum de Londres. © Duncan McGlynn

Découvert en Ecosse en 1906, un protège-bras romain d'une grande rareté a enfin pu être reconstitué à l'occasion d'une exposition au British Museum. Fabriqué au IIe siècle ap. J.-C., il est l'un des trois seuls exemplaires connus pour tout l'Empire romain et le plus intacte.

En janvier 2024, une exceptionnelle reconstitution d’un protège-bras, ou manica, vieux de 1800 ans a été dévoilée. Les chercheurs du National Museums Scotland (NMS) ont passé plusieurs semaines à réassembler minutieusement la centaine de fragments conservés. Constitué de tissu rembourré, cuir et laiton, cet artéfact couvrait à l’époque romaine le bras entier d’un légionnaire ou d’un gladiateur pour le protéger des armes tranchantes et perforantes. L’exemplaire reconstitué a été exposé pour la première fois au British Museum à Londres dans l’exposition « Legion : life in the Roman army », qui explorait la vie du soldat romain, de son enrôlement à sa retraite.

Un objet incroyablement rare

L’histoire de la renaissance de cette manica commence en 1906. L’avocat et antiquaire James Curle découvre une centaine de morceaux de laiton et de lanières en cuir attachées au métal sur le site de l’ancien camp romain Trimontium (occupé par intermittence d’environ 79 à 184) à Newstead, dans le comté des Scottish Borders. Après l’avoir prise pendant longtemps pour un gilet de protection ou un protège-cuisse de cavalier, ce n’est que dans les années 1990 que les chercheurs comprennent qu’il s’agit d’une armure pour bras. Depuis 25 ans, la partie supérieure de l’armure est exposée au National Museum of Scotland tandis que la partie inférieure est prêtée au Trimontium Museum de Melrose et que des dizaines de fragments sont conservées au National Museums Collection Centre.

 
 

La restauratrice Bethan Bryan avec le protège-bras romain © Duncan McGlynn

Aujourd’hui, les différents éléments de la manica sont enfin rassemblés pour la première fois. L’exposition du British Museum a donné l’impulsion pour déclencher cette reconstitution de nombreuses d’heures de travail nécessaires, nous précise National Museums Scotland, contacté par « Connaissance des Arts ». « Il s’agit d’un objet incroyablement rare et c’est formidable que cette exposition nous ait donné l’opportunité de le recomposer. La transformation est frappante. Maintenant qu’il a été reconstitué, vous pouvez imaginer le légionnaire qui le portait autrefois », décrit Fraser Hunter, conservateur au NMS, dans un communiqué. Une fois l’exposition terminée, la manica sera visible de façon permanente au musée écossais.

 
 

Le protège-bras romain pendant la restauration qui a nécessité de nombreuses heures de travail © Duncan McGlynn

Un accessoire inspiré de l’équipement porté par les gladiateurs ? Cette manica est une rare armure romaine de la collection des NMS. Il existe seulement deux autres exemples de ce protège-bas, un exposé au musée romain de Xanten (Allemagne) et l’autre dans les réserves du site de Northumberland à Corbridge, près du mur d’Hadrien. Datant du milieu du IIe siècle, la manica écossaise est constituée d’écailles (squamata) en bandes de laiton qui se chevauchent comme le corps d’un tatou, permettant de dévier les coups, tandis que le rembourrage intérieur absorbe le choc. Elle s’étend de l’épaule à la main de la personne qui la porte et son design a peut-être été inspiré de l’équipement porté par les gladiateurs.

 
 
 

Le fameux garde-bras romain en laiton, datant du IIe siècle, a été découvert à Trimontium, un ancien camp romain en Écosse © Duncan McGlynn 

Le protège-bras flexible est une pièce d’équipement emblématique pour les gladiateurs romains, il est donc inhabituel de le voir également comme protection du bras d’épée pour les soldats romains. Sa présentation, aux côtés d’une armure classique de légionnaire, est époustouflante », révèle Richard Abdy, conservateur au British Museum. Cette protection devait certainement être complétée d’une armure, mais aucun autre élément n’a été retrouvé sur le site lors de sa découverte dans le quartier général du fort. « C’est là que le commandant réunissait ses propres officiers. Mais c’est aussi, semble-t-il, l’endroit où étaient effectuées les réparations, comme un atelier pour le matériel militaire, explique Fraser Hunter. Lorsque le bâtiment a été abandonné, tout équipement jugé excédentaire par rapport aux besoins a été simplement jeté. » Les experts pensent donc qu’il a probablement été laissé sur place lorsque les Romains ont abandonné Trimontium.

 
 

La restauratrice Bethan Bryan et le conservateur Dr. Fraser Hunter examinant la manica restaurée © Duncan McGlynn

Un aperçu de la vie d’un légionnaire en Écosse romaine

D’après les spécialistes, la manica aurait pu présenter des ornements dorés, puisqu’elle devait appartenir à un légionnaire ou un centurion de haut rang. « C’était à la fois un symbole de protection et de statut social – le laiton était cher et aurait brillé comme de l’or sur son bras d’épéeconclut le conservateur. Il nous offre un lien frappant avec cette période importante où l’Écosse était située à la frontière nord de l’Empire romain. »


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