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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

15/09/2023 10:47 695
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Vue de la medina, Marrakech, le 9 septembre 2023 © Unesco
 

En plus d'un lourd bilan humain, le séisme meurtrier qui a frappé le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre a dévasté de nombreux édifices et sites historiques.

2497 morts et 2476 blessés. Tel est le triste bilan humain révélé dans le dernier communiqué du ministère de l’Intérieur marocain publié ce lundi midi. Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le Maroc a été frappé d’un tremblement de terre d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, soit le plus puissant qu’a connu le pays. L’épicentre du séisme se trouvait dans la province d’Al-Haouz, au sud-est de Marrakech, toutefois les secousses ont également touché Rabat, Casablanca, Agadir, Taroudant et Essaouira. En plus des victimes, la catastrophe naturelle a causé de nombreux dégâts matériels, notamment plusieurs édifices et sites historiques tels que la Koutoubia, mosquée emblématique de Marrakech, dont le minaret a subi d’importantes fissures.

À Marrakech, plusieurs sites gravement endommagés

« Après une catastrophe comme celle-ci, le plus important est de préserver les vies humaines. Mais il faut aussi prévoir immédiatement la deuxième phase, qui comprendra la reconstruction des écoles et des biens culturels affectés par le tremblement de terre », commente Eric Falt, directeur régional du Bureau de l’Unesco pour le Maghreb. Ainsi, quelques heures après le séisme, une équipe de l’Organisation des Nations unies a inspecté les parties les plus anciennes de Marrakech pendant des heures. Parmi les premiers constats catastrophiques : d’importantes fissures ont été découvertes sur le célèbre minaret de la Koutoubia et le minaret de la mosquée Kharbouch sur la place Jmaa el-Fna a été presque complètement détruit.

 
Vue de la medina, Marrakech, le 9 septembre 2023 © Unesco

L’ensemble de la médina médiévale, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 2009, est touché et recouvert de tas de gravats pouvant mesurer plusieurs mètres de haut. Une des zones les plus impactées de la ville est l’ancien quartier juif, le Mellah, où des maisons historiques ont été gravement endommagées, voire totalement détruites. Plusieurs sections des remparts du XIIe siècle qui entourent la cité impériale, fondée vers 1070-1072 par la dynastie des Almoravides, se sont également effondrées.

Destruction de deux sites majeurs du patrimoine marocains

Si, pour le moment, les dégâts sont mieux recensés à Marrakech (la ville étant la plus accessible et la plus facile à relier actuellement), ils sont tout aussi importants dans le reste de la région, et notamment dans les zones rurales. Plusieurs recensements en distanciel ont déjà été faits par l’Unesco. Inscrite sur la liste indicative marocaine (qui recense les sites envisagés pour soumettre une demande au patrimoine mondial) depuis 1995, la mosquée Tinmel située dans les montagnes du Haut Atlas a été presque entièrement détruite. « L’édifice religieux du XIIe siècle tient une place majeure pour les Marocains, il est le lieu de départ d’un certain nombre de campagnes militaires importantes dans l’histoire du pays », nous précise l’Unesco contacté par Connaissance des Arts. Depuis sept mois, l’édifice était au cœur d’un projet de restauration qui devait notamment faire naître 18 mois plus tard un nouveau musée à côté du site historique. Le ksar d’Aït-Ben-Haddou, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, village fortifié qui se trouve sur l’ancienne route des caravanes non loin de Marrakech, a aussi été touché par la catastrophe. Le site surplombé par un grenier collectif (stockant des denrées alimentaires) serait endommagé selon les remontées de l’Unesco.

 
Vue intérieure de la Mosquée de Tinmel, dans les montagnes du Haut Atlas, qui a été presque entièrement détruite lors du séisme. ©Wikimedia Commons/Jerzy Strzelecki

D’autres sites endommagés par le séisme devraient être constatés dans quelques jours. « Pour l’instant, nous n’avons que des données partielles car les infrastructures sont fortement impactées et nous ne faisons pas de mission de recensement des dégâts dans les zones rurales, la priorité étant que l’aide humanitaire (armée et forces de secours) arrive dans les villages, nous décrit l’UnescoQuand cette phase d’extrême urgence sera terminée, nous commencerons un bilan et constaterons les dégâts. »

Des soutiens, de l’Unesco à l’Institut du monde arabe

Le 9 septembre, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a apporté sur X (anciennement Twitter) son soutien au peuple marocain : « Notre Organisation soutiendra les autorités marocaines pour inventorier les dégâts dans les domaines du patrimoine et de l’éducation, mettre les bâtiments en sécurité et préparer la reconstruction. »

 
Vue de la medina, Marrakech, le 9 septembre 2023 © Unesco

De son côté, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a écrit : « Chers amis du Maroc, je tiens à vous exprimer toute ma solidarité dans l’épreuve que vous traversez. L’urgence est à l’aide aux victimes, mais la France sera aussi demain à vos côtés pour reconstruire un patrimoine millénaire si durement touché. » Le 9 septembre, en soutien aux victimes, Jack Lang a fait illuminer la façade de l’Institut du monde arabe à Paris avec l’inscription « Maroc au cœur ». D’autre part, plusieurs collectes de dons ont été lancées pour venir en aide aux victimes. C’est le cas du Studio KO Marrakech, soutenu par les ateliers Jouffre dont l’histoire est liée au pays, un de leurs ateliers se situant à Raba.

https://www.connaissancedesarts.com/

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