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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

23/08/2023 10:45 660
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Pose d’une première ferme de charpente. © David Bordes / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris

Le Général d'armée Jean-Louis Georgelin, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, est décédé d'une chute en Ariège lors d'une randonnée le vendredi 18 août. Il laisse derrière lui un chantier exceptionnel qui lui doit son avancée spectaculaire et sa prochaine réouverture fin 2024 conformément au calendrier fixé par Emmanuel Macron.

Personne n’y croyait. Lorsqu’Emmanuel Macron annonce, au lendemain de l’incendie, que Notre-Dame serait reconstruite en cinq ans, de nombreuses voix se sont élevées pour dire que c’était impossible. Un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire du Général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, décédé accidentellement ce vendredi 18 août. Quatre ans après l’incendie qui a marqué le monde entier, il était en passe de tenir cette échéance insensée.

Une nomination inattendue

À peine trois jours après l’incendie de la cathédrale, Le Président de la République nomme le Général d’armée Jean-Louis Georgelin pour mener à bien le projet de sa reconstruction en cinq ans. Cette nomination fait grincer des dents les professionnels de la Culture : un militaire à la tête d’un projet patrimonial de cette envergure pose question et sa réputation de forte tête qui ne mâche pas ses mots aussi. Mais le chantier avance à marche forcée, grâce à la création d’un établissement public le 1er décembre 2019, dont il prend la présidence et force est de constater que le pari d’Emmanuel Macron pourrait bien être tenu. La cathédrale devrait rouvrir au culte et à la visite en décembre 2024.

 

Notre-Dame de Paris en feu le 15 avril 2019 à 20h06. ©Wikimedia Commons/GodefroyParis

Sécuriser la cathédrale

Avant même de penser à toute reconstruction, la cathédrale doit être sécurisée car elle menace toujours de s’effondrer. Les arcs-boutants sont cintrés, l’édifice bardé de capteurs pour la surveiller comme le lait sur le feu. En juin 2020 débute l’opération la plus délicate de cette phase : le démontage de l’échafaudage installé avant l’incendie pour restaurer la flèche et qui a brûlé en même temps que la toiture de la cathédrale. Cette opération hautement sensible prend fin en novembre de la même année. Parallèlement, les voûtes, dont certaines se sont effondrées, sont inspectées et consolidées en attendant leur restauration ou leur reconstruction.

 

Sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le démontage de l’échafaudage s’est achevé le 24 novembre 2020 © Pascal Tournaire Jarnias

Rendre à la cathédrale sa blondeur

Les poussières de plomb se sont insinuées partout dans la cathédrale. Pour la sécurité des compagnons qui œuvrent à sa renaissance, Notre-Dame doit être dépolluée et nettoyée. C’est l’occasion inespérée de lui redonner un aspect que personne n’avait vu depuis des siècles tellement elle était encrassée. Grâce à des protocoles établis avec le Laboratoire de Recherche des Monuments historiques (LRMH), aspiration THE (très haute efficacité), dessalement des voûtes, nettoyage au latex s’enchaînent pour redonner aux 30 000 m2 de parement de la cathédrale sa blondeur initiale. Les chapelles peintes sont également restaurées, ainsi que la clôture de chœur, les ferronneries et les vitraux des baies hautes, déposés pour être restaurés en atelier.

2 000 chênes pour Notre-Dame

La flèche et la toiture de Notre-Dame sont entièrement parties en fumée. Un peu plus de 2000 chênes sont nécessaires pour leur reconstruction. Les 1 000 chênes de la flèche et du transept sont sélectionnés en forêt par les architectes en chef et récoltés entre janvier et mars 2021. Les contraintes sont nombreuses et le temps précieux car le bois doit avoir le temps de ressuyer (sécher en gardant 30% d’humidité) avant d’être taillé par les charpentiers. Pour la charpente de la nef et du chœur, le bois est taillé vert et est donc récolté plus tard, à l’hiver 2022-2023.

 

Philippe Jost, directeur général délégué, et le général Georgelin en février 2023 lors de l’abattage du dernier chêne nécessaire à la restitution des charpentes médiévales de la nef et du chœur, dans la forêt domaniale de Bellême (Orne). © David Bordes/ Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.

 
Les fouilles à la croisée du transept

Le chantier de restauration a donné lieu à plusieurs fouilles archéologiques. La plus importante a concerné la croisée du transept, préalable à la création d’un plancher provisoire pour supporter l’échafaudage permettant de reconstruire la flèche puis de refermer les voûtes de la croisée du transept. Ces fouilles ont donné lieu à des découvertes exceptionnelles: deux sarcophages en plomb ainsi que de nombreux fragments du jubé médiéval.

 
Les anges de la croisée

Il y a des étapes plus symboliques que d’autres. En février 2023, ont été reposés les arcs et l’oculus de la croisée du transept. Celui-ci est agrémenté de quatre têtes d’anges qui ont dû être resculptées, les originaux ayant disparu ou étaient en trop mauvais état pour être reposés. Une fois cette étape franchie, l’échafaudage pour reconstruire la flèche a poursuivi sa montée à travers les arcs. Les voûtes de la croisée seront définitivement refermées lorsque la flèche sera terminée.

 
Arrivée par grue de la dernière tête d’ange destinée à refermer l’oculus. © Romaric Toussaint /Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
 
Reconstruire la flèche de Viollet-le-Duc

Après plusieurs montages à blanc en atelier, la flèche a débuté son ascension dans le ciel de Paris. D’abord le tabouret (le socle) puis la souche, le fût, les étages ajourés finement sculptés et enfin l’aiguille. Une fois la charpente reposée, les couvreurs prendront le relais pour faire le chemin inverse. La flèche de Viollet-le-Duc est sciée puis taillée mécaniquement avec les mêmes techniques que celles utilisées par les charpentiers de l’époque de Viollet-le-Duc. Parallèlement, les fermes des charpentes du transept (XIXe siècle) sont posées puis celles de la nef et du chœur. Celles-ci d’époque médiévale sont entièrement taillées à la main.

 

Grutage des éléments assemblés sur la plateforme et pose à la croisée du transept. © Romaric Toussaint / Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris

Une réouverture en décembre 2024

Le Général Georgelin ne verra pas l’aboutissement de ces cinq ans d’un chantier titanesque et mené de mains de maître. La cathédrale devrait rouvrir fin 2024, dans le calendrier demandé par le Président de la république. Philippe Jost, directeur Général délégué de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, lui a rendu hommage dans une déclaration : « La poursuite résolue de la restauration de la cathédrale, afin d’assurer sa réouverture au culte et à la visite en 2024 si chère au cœur du Général, est le meilleur hommage que nous tous, avec tous nos partenaires, avec les architectes, les compagnons et les artisans d’art, puissions rendre à sa mémoire. Dans la peine, nous nous y attelons avec une détermination plus forte que jamais. »

https://www.connaissancedesarts.com/

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