Séisme en Turquie et en Syrie : des monuments et sites archéologiques détruits
L'entrée de la Citadelle d'Alep avant le séisme © Bernard Gagnon / Wikimedia Commons
Dans la nuit de dimanche 5 à lundi 6 février, la Turquie et la Syrie ont été victimes d'un violent séisme de magnitude 7,8 suivi de multiples répliques. Les secousses ont causé d'importants dégâts sur le patrimoine et touché de précieux sites tels que le château de Gaziantep et la citadelle d’Alep.
En plus d’un terrifiant bilan provisoire qui dépasse les 5 000 morts et 22 100 blessés, le séisme qui a touché le sud de la Turquie et la Syrie, dans la nuit de dimanche 5 à lundi 6 février, a fait des dégâts considérables sur le patrimoine. « L’Unesco a engagé le recensement des dommages et mobilise ses experts », a déclaré sur Twitter Audrey Azoulay, directrice générale de l’organisation. D’après le gouvernement turc, plus de 5 600 bâtiments ont été détruits. Parmi les premiers sites majeurs touchés par le tremblement de terre, on compte le château de Gaziantep en Turquie ou encore la citadelle d’Alep en Syrie.
Le château de Gaziantep partiellement détruit
Le séisme de magnitude 7,8 a frappé à 4h17. Une réplique de magnitude 7,5 a suivi, aggravant la catastrophe. Ces deux salves de secousses, dont l’épicentre se situait vers Gaziantep, n’ont laissé aucune chance au château. Le monument a pourtant réussi à traverser les siècles : bâti par les Hittites sur un site en 3 600 avant J.-C., il est ensuite reconverti en fortifications par les Romains entre le IIe et le IIIe siècles, puis agrandi par l’empereur Justinien au Ve siècle, avant d’être rénové sous l’ère ottomane et de devenir l’année dernière l’écrin du musée de la Défense et de l’Héroïsme de Gaziantep. On ignore aujourd’hui si les collections du musée ont été touchées ou quelles sont précisément les dégradations, mais les photos relayées sur les réseaux sociaux donnent une idée de l’étendue des dégâts. Face aux secousses, le château, doté de murailles en pierre blonde et de 12 tours, a été partiellement détruit et son enceinte s’est effondrée.
Dans le sud de la Turquie, la presse locale a également rapporté que la cathédrale de l’Annonciation de la ville d’Iskenderun, construite entre 1858 et 1871 par l’Ordre des Carmélites puis reconstruite après un incendie en 1901, était presque complètement effondrée.
La citadelle d’Alep et la vieille ville touchées
Du côté de la Syrie, le bilan est tout aussi catastrophique. La citadelle d’Alep, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, a été touchée. « Des parties du moulin ottoman à l’intérieur de la citadelle d’Alep sont tombées, et des parties des murs défensifs du Nord-Est de la citadelle se sont fissurées et fendues », a déclaré la Direction générale des antiquités et des musées dans un communiqué. Le minaret et des éléments du dôme de la mosquée ayyoubide se sont écroulés à l’intérieur du joyau architectural de l’époque médiévale. De même, la Direction générale des antiquités et des musées a constaté que certains murs historiques de la vieille ville d’Alep étaient fissurés, voire totalement effondrés.
Photos des dégâts de la citadelle d’Alep © DGAM Syria / Facebook
Dans le centre ouest de la Syrie, des archéologues ont constaté de leur côté que des façades historiques se sont écroulées à Hama et que l’intérieur de la forteresse de Margat, connue aujourd’hui sous le nom de Qalaat Marqab dans la ville de Banyas, a été endommagé. Pour l’heure, on ignore si le Crac des Chevaliers, situé non loin du site, a également été touché. À l’ouest, une falaise rocheuse est tombée à proximité du château de Kadmous et des bâtiments se sont effondrés dans l’enceinte du monument.
Le château Margat dans le Nord de la Syrie avant le séisme © Shayno / Wikimedia Commons
L’heure n’est pas encore à la sécurisation et à la restauration des sites, les secours sont toujours en cours d’intervention pour trouver d’éventuels survivants et aider les rescapés. L’aide internationale à la Turquie a commencé à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar, rapportent nos confrères du quotidien «Le Parisien ». Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.