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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

26/12/2022 15:01 1129
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EN 1960, LA CONSTRUCTION D’UN BARRAGE SUR LE NIL MENACE PLUSIEURS TRÉSORS DE NUBIE, DONT LES TEMPLES D’ABOU SIMBEL ET DE PHILAE. SUPERVISÉE PAR L’UNESCO ET MENÉE CONJOINTEMENT PAR 50 PAYS, UNE GIGANTESQUE MISSION PERMETTRA LE SAUVETAGE DE CES PRÉCIEUSES RUINES ANTIQUES. RETOUR SUR CETTE INCROYABLE HISTOIRE

10 mars 1980. À quelques kilomètres du haut-barrage d’Assouan, la cérémonie d’inauguration du nouveau site de Philae, inestimable sanctuaire datant de l’Égypte des pharaons, se tient en présence de plusieurs ministres égyptiens et du directeur général de l’UNESCO. Érigé à partir du IIIe siècle av. J.-C., cet ensemble architectural en l’honneur des déesses Isis et Hathor vient d’achever son spectaculaire transfert: afin d’être sauvé, le complexe architectural a dû quitter son île natale de Philae submergée par les eaux. Intégralement démonté, déplacé pierre par pierre et méticuleusement reconstitué, il a pris refuge sur l’île toute proche d’Aguilkia. Avec cette inauguration s’achève la plus grande campagne de sauvegarde du patrimoine de l’histoire.

Sauver les monumentaux vestiges de l’Égypte pharaonique

L’histoire commence 26 ans plus tôt, en 1954, quand le président égyptien de l’époque, Nasser, engage la construction d’un nouveau barrage à dix kilomètres d’Assouan, en Nubie. Plus grande et plus haute que la précédente datant de 1902, cette digue doit servir pour l’irrigation des terres agricoles, réguler les crues parfois destructrices du Nil et produire une grande partie de l’énergie électrique d’Égypte. Un chantier colossal, essentiel aux habitants du pays, qui nécessite cependant d’importants sacrifices. Et pour cause, la construction du haut-barrage va de pair avec la formation d’un lac de retenue long de 500 km, le lac Nasser: dans la zone menacée d’inondation se trouvent des centaines de villages et presque autant de sites archéologiques nubiens.

L’UNESCO lance sa campagne: « la tâche est énorme, le temps est limité »

Le 8 mars 1960, deux mois après la pose de la première pierre du barrage, l’UNESCO lance un appel à la communauté internationale pour essayer de sauver les trésors de Nubie en péril. Près de 26 millions de dollars sont levés et 50 pays répondent à l’appel: la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, les États-Unis, le Canada, mais aussi, en pleine guerre froide, les deux Allemagnes, la Pologne ou encore la Tchécoslovaquie.

La campagne de Nubie (1961-1980) : le plus grand déménagement de l’histoire

Une liste de 22 monuments de Basse-Nubie, situés dans le sud de l’Égypte et le nord du Soudan, est établie. Toutes les constructions en péril seront déplacées sur des sites plus élevés, à l’abri des eaux et en respectant deux conditions essentielles: les complexes devront rester au plus proche de leur emplacement initial et respecter leur orientation originelle par rapport au cours du Nil et au soleil.

La première opération de transfert débute en 1961 : le temple de Kalabsha est démonté en blocs numérotés, transporté par bateau sur 50 km et remonté sur un îlot du Nil, à un kilomètre du barrage d’Assouan. Entre 1961 et 1980, 21 opérations similaires seront organisées dans toute la Nubie par une vingtaine de délégations internationales.

Sauver les temples d’Abou Simbel, un contre-la-montre patrimonial, une prouesse architecturale

L’opération la plus ambitieuse demeure le sauvetage des temples d’Abou Simbel, construits il y a 32 siècles par Ramsès le Grand et redécouverts en 1813 : emblématique de l’Égypte du Nouvel Empire, le monumental ensemble composé de deux tombeaux- celui de Ramsès II dédié au dieu Amon et celui de son épouse Néfertari dédié à Hathor- était creusé directement dans la montagne, ce qui rendait son déplacement plus difficile.

Après avoir envisagé différentes opérations, dont le placement sous sarcophage étanche du monument, l’ensemble du complexe est découpé en 1 049 blocs de 20 à 30 tonnes et déplacé de 200 mètres, sur des terres plus élevées de 65 mètres. Afin de reconstituer le site d’origine, le sanctuaire est adossé à une voûte en béton servant de colline artificielle. Désormais protégé des eaux, il est aujourd’hui l’un des sites archéologiques les plus visités d’Égypte.


 
 
 
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