Depuis le début de la guerre, les Ukrainiens ont également lutté pour sauver leur patrimoine et leurs œuvres d’art des bombardements russes. Pour les aider, les musées s’organisent pour apporter sur le site du matériel de protection et de transport de ces œuvres.
Les chargements arrivent de six départements d’Occitanie. Matériaux de protection des oeuvres d’art donnés par les musées de six départements de la région et centralisés à Toulouse. Près d’une dizaine de tonnes qui seront acheminées vers la frontière entre la Pologne et l’Ukraine dans quelques jours. « Vous avez des caisses en bois ou en plastique qui servent à emballer tous les tableaux et grandes oeuvres. Vous avez des boîtes d’archives qui sont au PH neutre et qui servent à ranger soit du papier soit de petits objets, et qui surtout permettent de conserver très longtemps les objets sans les altérer« , explique Claire Léger, responsable des collections des musées de Haute-Garonne.
C’est l’association Bouclier bleu France, branche du réseau Blue Shield International, spécialisée dans la protection des oeuvres d’art, qui encadre la collecte, organisée avec le Comité national français de l’Icom, organisation internationale des musées. Pour cette collecte en Occitanie, c’est le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation à Toulouse qui abrite tout ce matériel dans son sous-sol avant de rejoindre un convoi national. « Tous les matériaux donnés par les musées d’Occitanie, les archives aussi, arrivent ici et partiront pour Paris en fin de semaine. Pour moi, ça a vraiment du sens que ce soit le Musée de la Résistance qui mène cette action, cette action de résistance contre l’oppresseur, je trouve que c’est très symboliquement fort et j’en suis très ému», témoigne Camille Haumont, la secrétaire générale de Blue Shield France.
Depuis le début de la guerre, l’Ukraine tente de sauver son patrimoine. Les monuments sont protégés, avec des sacs de sable notamment. Les musées se vident et certaines oeuvres parviennent déjà à être transportées vers les pays européens, d’autres devraient suivre grâce à tous ces matériaux. En France, pour tous ces acteurs de la culture et du patrimoine, participer à ces convois est une forme d’engagement, comme le rappelle Anne Boyer, vice-présidente du conseil départemental de la Haute-Garonne en charge de la culture. « En sauvant leur culture, vous sauvez aussi l’Ukraine quelque part, vous sauvez l’histoire de l’Ukraine, vous sauvez ce qu’elle est, ce qu’elle représente cette nation et je crois que c’est très important« .