Plus de cent personnalités du monde de la culture prennent position contre un projet de réaménagement de l’intérieur du bâtiment. (Photo : la cathédrale en 2015) © Jianxiang Wu on Unsplash
Ce mardi 7 décembre, une tribune publiée dans Le Figaro et la Tribune de l’Art s’insurge contre un projet qui pourrait bouleverser l’intérieur de la cathédrale Notre Dame de Paris. Elle a été signée par plus de cent personnalités du monde de la culture, dont Stéphane Bern, Pierre Nora et Alain Finkielkraut.
Alors que la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris avance à grands pas sous la houlette de l’établissement public en charge de sa restauration, l’édifice est de nouveau sous les projecteurs. En cause : le projet de réaménagement liturgique à l’intérieur du bâtiment, pourtant relativement épargné par la catastrophe, qui modifierait complètement son identité. Contre ce dessein, plus de cent personnalités du monde de la culture ont signé une tribune, publiée ce mardi 7 septembre sur les sites internet de la « Tribune de l’Art » et du « Figaro », et repris aujourd’hui dans l’édition papier de ce dernier. Parmi les signataires, on compte notamment l’animateur Stéphane Bern, l’historien Pierre Nora, l’essayiste polémiste Alain Finkielkraut, ainsi que des conservateurs du Patrimoine, professeurs d’université, architectes, journalistes…
Un bouleversement de l’aménagement intérieur
« Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire » peut-on lire en titre sur le site internet des deux publications. À l’occasion du chantier de restauration en cours, le diocèse de Paris, qui est l’affectataire de la cathédrale et de ce fait responsable de son aménagement et du financement de celui-ci, a réfléchi à un nouveau projet pour le réaménagement, qui sera officiellement présenté à la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture jeudi 9 décembre. Aussi bien le mobilier, que l’éclairage et la circulation, devraient être impactés. Des éclairages changeant en fonction des saisons, des projections vidéo et des bancs amovibles, par exemple, feraient partie des installations souhaitées.
Deux ans après, le chantier de Notre-Dame se poursuit. © Pascal Tournaire / Jarnias
Respecter le patrimoine
Les cent signataires de la tribune appellent ainsi à respecter le patrimoine médiéval et viollet-le-ducien de la cathédrale, rappelant la réflexion déjà mise en place par l’architecte au XIXe siècle : « Pour ne prendre qu’un exemple, l’organisation conçue par Viollet-le-Duc repose sur un principe de gradation des espaces qui existait déjà à la fin du Moyen Âge et qu’il a restauré. Les premières chapelles ont un décor sommaire pour permettre une montée progressive vers la splendeur du chœur. Et ainsi de suite ». Et d’asséner : « Tout fut savamment pensé et arbitré ». De son côté le Diocèse avait remis en avant dès le lendemain de l’incendie la vocation spirituelle de la cathédrale ; Michel Aupetit, aujourd’hui ancien Archevêque de Paris, déclarant alors « C’est un lieu de culte qui doit être rendu au culte. Notre-Dame n’est pas un musée ».