Une cartographie qui recense et retrace l’origine des objets d’Afrique et d’Océanie dans les collections publiques françaises vient de voir le jour. Élaboré par l’INHA depuis 2017, le projet est intitulé « Le Monde en musée ».
Poids à peser l’or du monde Akan, fin XIXe s. début XXe s. © Monnaie de Paris
« Le Monde en musée », une cartographie commentée des objets d’Afrique et d’Océanie dans les collections publiques françaises, vient d’être dévoilée par l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA). Élaboré depuis 2017 sous la direction scientifique de Claire Bosc-Tiessé, chargée de recherche au CNRS et spécialiste de l’Éthiopie, et en collaboration avec le musée d’Angoulême, ce programme a pour but de « réinterroger les méthodes, les présupposés et les enjeux » des études sur les arts d’Afrique et d’Océanie.
Un lien entre la recherche et le musée
Ce programme prend la forme d’une carte interactive, qui permet de naviguer sur le territoire français pour découvrir quels objets d’art africains ou océaniens se trouvent parmi ses collections publiques (ou privées, mais accessibles). Une fiche descriptive accompagne chaque musée, détaillant les objets qui s’y trouvent et explicitant le contexte de leur arrivée dans les institutions françaises. On peut également y trouver une bibliographie, ainsi que des précisions quant aux recherches restant à mener vis-à-vis de ces œuvres ou des collections. Plus de 200 musées sont déjà répertoriés ! Un véritable pont entre la recherche et le monde muséal, dont de larges pans restent à explorer.
Capture d’écran de la cartographie en ligne « Le monde en musée » © INHA
Une nécessité reconnue officiellement
Cet outil cartographié a été réalisé par l’INHA sur demande de la direction générale des Patrimoines du ministère de la Culture, dans un contexte de reconnaissance officielle de l’insuffisance des recherches françaises quant à l’histoire et à la provenance des objets d’Afrique en France. Cette reconnaissance a émergé à la suite, notamment, du discours prononcé par Emmanuel Macron à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou en 2017, concernant le renouvellement des relations franco-africaines, dont une partie abordait le patrimoine culturel africain. De là a également découlé la remise, en 2018, du rapport Savoy-Sarr sur la restitution du patrimoine culturel africain.