Après plus de deux ans de travaux pour la cathédrale Notre-Dame de Paris, les travaux de sécurisation sont achevés, laissant place à la phase de restauration. Une campagne de soutien aux métiers d’art et du patrimoine a également été lancée.
Après plus de deux ans de chantier, les travaux de sécurisation sont terminés à Notre-Dame de Paris. ©Delphine Goldsztejn
Alors que le parvis de Notre-Dame de Paris accueillait ce week-end un village des métiers mettant à l’honneur les compagnons prenant part à la rénovation de la cathédrale, la bonne nouvelle est tombée : après plus de deux ans de chantier, les travaux de sécurisation sont terminés. La phase de restauration commence donc pleinement. Les travaux débuteront dès cet hiver et devraient être achevés en 2024, permettant de rendre la cathédrale au culte et à la visite. Les appels d’offres sont en cours.
Des opérations inédites
Ce chantier a comporté diverses opérations inédites, telles que le démontage de l’échafaudage sinistré qui avait brûlé pendant l’incendie, la dépose du grand orgue, des chantiers tests de nettoyage dans deux des 24 chapelles ou le déblaiement, le tri des vestiges et la sécurisation de la croisée du transept. Les travaux de sécurisation se sont achevés avec la pose de demi-cintres en bois sous les voûtes des six travées les plus fragilisées, la mise hors d’eau totale de la cathédrale, et la dépose des barnums sur son parvis qui ont servi à trier et stocker provisoirement les vestiges de l’incendie.
Le parvis de Notre-Dame de Paris accueillait ce week-end un village des métiers. ©Delphine Goldsztejn
Une phase de restauration préparée en amont
Les choix patrimoniaux ont été validés dès le 9 juillet 2020. Ces derniers ont permis de définir le projet de restauration qui comprend notamment la restitution à l’identique de la flèche de Viollet-le-Duc, ainsi que du grand comble de la cathédrale qui couvrait la nef, le chœur et le transept. Des études d’évaluation et de diagnostic menées de juillet 2020 à mars 2021 ont ensuite permis de dresser un bilan sanitaire de la cathédrale et d’identifier précisément les travaux à conduire pour sa rénovation.
Le démontage de l’orgue. ©Eric Le Mitouard
Appel d’offres en cours
L’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale a donc lancé les appels d’offres destinés à choisir les entreprises qui prendront part au chantier de restauration. Pour pouvoir bénéficier des meilleures compétences dans chaque domaine concerné par ces travaux, l’établissement public a mis en place un allotissement par corps d’état (les différents corps de métier), ce qui conduit à attribuer plus d’une centaine de lots selon la procédure des marchés publics.
1 000 chênes ont été sélectionnés et récoltés de janvier à mars 2021. ©Sébastien Blonde
Des opérations menées en 2021
Plusieurs opérations ont déjà été effectuées ou engagées en 2021 afin de respecter au mieux le calendrier de cette phase de restauration. 1 000 chênes ont été sélectionnés et récoltés de janvier à mars 2021 pour recréer la flèche, le transept et les travées adjacentes. Le groupement qui travaillera à la restauration du grand orgue a également été désigné cet été, et commencera les travaux cet automne. Une campagne de nettoyage des murs intérieurs et des sols commence également ce mois-ci.
Une campagne de soutien aux métiers d’art et du patrimoine
Le lancement d’une campagne de soutien aux métiers d’art et du patrimoine a également été annoncé à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine par l’Institut supérieur des métiers et l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, sous le patronage d’Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises. Son objectif est « d’apporter un soutien exceptionnel aux actions de valorisation des métiers d’art et du patrimoine mobilisés sur le chantier pour rebâtir la cathédrale », déclarent l’établissement public et l’Institut dans un communiqué, avant de préciser que ce chantier « est une occasion unique de promouvoir et de valoriser auprès du grand public, et en particulier des jeunes, l’ensemble des métiers d’art et du patrimoine qui œuvrent à la renaissance de la cathédrale ».
D’un montant total de 4,8 millions d’euros, cette campagne aura trois objectifs principaux. Tout d’abord la programmation d’événements culturels : expositions, manifestations et la création d’outils de médiation tels que des mallettes pédagogiques, des ateliers et des « fiches métiers ». L’information du public et la communication ensuite, en particulier grâce à la production et la publication en ligne de vidéos valorisant les métiers à l’œuvre. Enfin des actions pour l’apprentissage et la formation, en favorisant sur le chantier la présence d’apprentis et de personnes éloignées de l’emploi.