Suite à la détérioration tragique de la situation humanitaire et sécuritaire en Iraq, l'UNESCO a mis en place un Plan d'action d'intervention d'urgence (PAIU) afin de répondre aux défis liés à la sauvegarde du patrimoine culturel du pays. Ce plan fut établi lors d’une réunion d'urgence tenue le 17 juillet 2014 au Siège de l'UNESCO à Paris, en présence d’experts provenant d'Iraq et de la communauté internationale. L’objectif de cette réunion consistait à définir des mesures efficaces afin d'atténuer l'impact négatif du conflit.
Par ailleurs, une réunion internationale organisée par les Délégations françaises et iraquiennes auprès de l'UNESCO s'est également déroulée au Siège, le 29 septembre dernier afin d’identifier des moyens permettant de protéger le patrimoine culturel iraquien actuellement menacé.
Trois des quatre biens iraquiens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (à savoir les sites d'Assour (Qal’at Sherqat), d'Hatra et de la Ville archéologique de Samarra) se situent dans des zones de conflit particulièrement mouvantes où le pillage et le trafic illicite de biens culturels sont devenus des préoccupations croissantes. Assour et Samarra furent respectivement placés sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2003 et en 2007.
Dans un premier temps, le PAIU va se concentrer sur la sensibilisation de la communauté internationale et du grand public iraquien aux effets des conflits armés sur le patrimoine culturel iraquien. Bien qu’il n’existe aucune statistique permettant de quantifier précisément ce trafic sur le territoire, on estime que beaucoup de statues, de manuscrits et d'autres objets précieux sont déjà tombés entre les mains de marchands d’art peu scrupuleux.
L’interdiction du commerce des biens culturels iraquiens a déjà été adoptée en 2003 à travers la résolution 1483 du Conseil de sécurité des Nations Unies et cette mesure est toujours en vigueur. La Directrice générale de l'UNESCO, Madame Irina Bokova, a par ailleurs indiqué que « le patrimoine islamique, chrétien, kurde et juif... fait l’objet de destructions ou d’attaques délibérées qui constituent clairement une forme de nettoyage culturel ».
Dans le cadre du PAIU, toutes les parties concernées, et notamment les services de douanes et de police aux frontières, Interpol, l'Organisation mondiale des douanes et les maisons de vente aux enchères, seront alertées et informées de toute présence potentielle d'un trafic illicite de biens culturels iraquiens, ainsi que des mesures spécifiquement mises en place pour prévenir de tels actes.
Le PAIU travaillera également avec les intervenants humanitaires d’organismes nationaux et internationaux ayant accès aux zones renfermant un patrimoine.