Un tableau de Nguyên Phan Chanh (1892-1984), un des précurseurs de l’art de la peinture sur soie au Vietnam, a été vendu aux enchères le 25 mai à Hong Kong (Chine) pour la coquette somme de 390.000 dollars, un record national.
Le tableau La marchande de riz a été vendu aux enchères le 25 mai à Hong Kong (Chine) pour la coquette somme de 390.000 dollars. Photo : CTV/CVN |
Il s’agit du tableau La marchande de riz, peint en 1932. D’abord, la société de vente aux enchères Christie’s à Hong Kong l’avait évalué à seulement... 75 dollars car elle pensait que c’était l’œuvre d’un peintre chinois inconnu. On n’a reconnu sa valeur que grâce à la signature de l’auteur derrière le tableau.
Le conseiller de Christie’s sur l’art vietnamien, Jean-François Hubert, a fait savoir que ce tableau a été encadré par un artisan français et a été exposé en 1934 dans la ville de Naple (Italie). Après des recherches, le tableau a été estimé entre 800.000 et un million de dollars hongkongais (soit entre 103.000 et 128.000 dollars américains).
Tableau La marchande de riz, peint en 1932 par Nguyên Phan Chanh. Photo : CTV/CVN |
«C’est un tableau rare. Vous ne regretterez jamais votre argent pour un tableau beau comme ça», a confié l’acquéreur, Pascal de Sarthe, un collectionneur vivant à Hong Kong.
Au Vietnam, l’ancien record de vente pour un tableau s’établissait à 2,9 millions de dollars hongkongais (environ 373.540 dollars américains). Il s’agissait d’un tableau du peintre Lê Phô vendu aux enchères à Hong Kong en avril 2012.
Un précurseur
Nguyên Phan Chanh est né le 21 juillet 1982 dans la province de Hà Tinh (Centre). Il est considéré comme l’un des précurseurs de la peinture sur soie vietnamienne, réputé pour ses œuvres Jeu des cases (Choi ô an Quan), Jeune fille lave des légumes (Cô gai rua rau)...
Il est aussi l’auteur de beaucoup de peintures de jeunes filles et de la campagne vietnamienne, unanimement saluées lors de différentes expositions au Vietnam comme à l’étranger. Nguyên Phan Chanh passe pour être l’inventeur d’une technique de lavage de la soie qui procure un aspect moderne et original à cette peinture traditionnelle. Cette technique permet de créer des dégradés, où plusieurs couches de couleurs claires se superposent. En particulier, ces œuvres n’ont pas de traits bien distincts, elles comportent des plaques de couleurs avec des transitions fluides, ce qui leur confère un aspect onirique, idéal pour reproduire le charme des gens et des paysages de la campagne vietnamienne.
Phuong Nga/CVN